Chez les gravelots, une reproduction réussie favoriserait la séparation du couple

Ce constat étonnant, fait en étudiant 14 populations de huit espèces du genre Charadrius, semble contredire l’explication répandue selon laquelle la séparation des partenaires serait le résultat d’un échec de la nidification.

La fidélité au sein du couple (pendant plusieurs saisons de reproduction) existe chez un grand nombre d’espèces d’oiseaux. Toutefois, la durée de cette relation peut varier fortement, allant de quelques années à toute la vie des partenaires. Plusieurs facteurs peuvent influencer la longévité de ce lien, notamment les conditions environnementales (températures et précipitations) et physiologiques (lire Le taux de corticostérone influencerait la fidélité des couples de mésanges), ainsi que la disponibilité en partenaires potentiels (lire L’homosexualité chez les oiseaux).

Par ailleurs, l’âge et l’historique de chaque individu joueraient aussi un rôle : les oiseaux ayant fréquemment changé de partenaire auraient tendance à vivre moins longtemps. Un dimorphisme sexuel important favoriserait la polygamie. La fidélité pourrait résulter du besoin de limiter la perte de temps et d’énergie liée à la recherche d’un nouveau partenaire.

Rester avec le même mâle ou la même femelle aurait pour intérêt d’améliorer leur « complicité » et donc le succès de reproduction du couple, ce qui devrait en théorie favoriser leur fidélité. Toutefois, chez les espèces vivant longtemps, divorcer aurait l’avantage de pouvoir trouver un individu potentiellement mieux « assorti » et/ou de meilleure qualité, tandis que chez celles ayant une faible espérance de vie, cela contribuerait à optimiser leur courte vie sexuelle en multipliant les opportunités d’accouplement. …

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photo : Pluviers ou Gravelots kildirs (Charadrius vociferus) s’accouplant à Corte Madera en Californie (États-Unis). Photographie : Frank Schulenburg / Wikimedia Commons