Des battues aux loups sont organisées à bas bruit et en toute illégalité. Les associations y mettent fin en posant des questions qui semblent avoir gêné la préfecture de l’Aveyron.
Ce samedi 31 août 2024, la préfecture de l’Aveyron s’apprêtait à organiser plusieurs battues aux loups dans deux communes du département, le tout en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), les lieutenants de louveterie et les associations de chasse locales. Cette action avait pour objectif d’abattre un ou plusieurs individus dans les communes de l’Hospitalet-du-Larzac et de Sainte-Eulalie-de-Cernon.
Alors que l’Aveyron ne compte aucune meute sur son territoire et que deux loups dispersants ont déjà été tués entre les mois d’octobre 2023 et juillet 2024, ces tirs témoignent d’une véritable volonté d’éradiquer les loups du département. Le préfet a même publié au printemps – puis abrogé grâce à l’action des défenseurs des animaux – un arrêté autorisant l’abattage de chiens en divagation dans les mêmes communes.
Une fois de plus, l’État multiplie sciemment les atteintes au retour naturel des loups en dehors de l’arc alpin, par une régulation assumée, fragilisant leur population et empêchant le rétablissement d’un état de conservation favorable. Malgré le fait que ces deux communes soient considérées comme « difficilement protégeables » (notion de plus en plus utilisée par les services de l’État pour justifier le recours systématique et spontané aux tirs, au détriment de moyens d’effarouchement non létaux), aucune attaque n’a été recensée depuis plusieurs semaines, ce qui pose la question de la raison de cette autorisation d’abattage dérogatoire.
En réaction à cette information, un courrier cosigné par plusieurs ONG de protection de la faune sauvage dont One Voice, l’ASPAS, FERUS, le Pôle Grands Prédateurs et Focale pour le Sauvage a été envoyé à la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Aveyron et a permis de faire avorter ce projet de battues.
Nous, associations de protection de l’environnement, craignons que cette politique de régulation de la population lupine s’aggrave dans les temps à venir. Nous tirons la sonnette d’alarme devant l’escalade de la situation qui semble tendre vers une incontestable chasse aux loups sur le territoire national et possiblement dans toute l’Union Européenne.