Les pays devront abaisser de 7,6 % leurs rejets carbonés chaque année entre 2020 et 2030 s’ils veulent contenir le réchauffement climatique à un seuil soutenable. Les émissions augmentent au contraire irrépressiblement.
C’est une réalité implacablement mathématique. A mesure que le temps passe, les efforts à accomplir pour limiter l’ampleur de la crise climatique s’avèrent toujours plus importants, au risque de devenir insurmontables. Désormais, prévient l’ONU, après « une décennie perdue » (2009-2019), durant laquelle les Etats « ont collectivement échoué » à infléchir la croissance des émissions de gaz à effet de serre, les pays devront réduire de 7,6 % leurs rejets carbonés chaque année entre 2020 et 2030. C’est à cette condition qu’ils pourront respecter l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique à + 1,5 °C.
Un effort deux fois plus important à fournir que s’ils s’étaient attelés à la tâche dès 2010. Et d’autant plus ardu qu’en réalité les émissions augmentent irrépressiblement, avec une hausse de 1,5 % en moyenne par an sur la dernière décennie.
Telle est l’alerte lancée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans la 10e édition de son « Emissions Gap Report », publiée mardi 26 novembre. Un nouvel avertissement pour les 196 pays qui doivent se réunir du 2 au 13 décembre à Madrid, lors de la 25e conférence mondiale pour le climat (COP25). L’un des enjeux pour la présidence chilienne du sommet consistera justement à pousser les Etats à accélérer leurs efforts dans la bataille contre le dérèglement climatique, alors que ses symptômes se multiplient partout dans le monde, sous la forme d’inondations, d’ouragans ou de canicules….
photo : Une centrale à charbon en Afrique du Sud, en 2016. SIPHIWE SIBEKO / REUTERS
Voir Le Monde/27 novembre