D’après une étude menée par l’Institut Leibniz pour la recherche sur le zoo et la faune sauvage (Leibniz-IZW) et de la Philipps-Universität Marburg, les éoliennes auraient un impact négatif sur l’habitat des chauves-souris.
Une étude scientifique de l’Institut Leibniz pour la recherche sur le zoo et la faune sauvage (Leibniz-IZW) et de la Philipps-Universität Marburg, publiée dans la revue Global Ecology and Conservation a permis de démontrer que les éoliennes auraient un impact négatif sur la vie des chauves-souris.
Des nuisances sonores trop importantes
Pour répondre aux besoins grandissants de la planète en approvisionnement d’énergie, le monde se tourne de plus en plus vers les éoliennes. En 2022, l’Allemagne était le cinquième pays dans lequel l’énergie fournie par les éoliennes était la plus élevée par rapport à leur production d’électricité. Le pays compte, aujourd’hui, 30 000 éoliennes.
L’étude a démontré que lorsque la vitesse du vent est élevée et que les éoliennes sont en marche, l’activité des chauves-souris environnantes diminue de près de 80 % dans un rayon de 80 à 450 mètres dans cette zone.
“Nous avons constaté que l’activité des chauves-souris, qui se nourrissent généralement dans la végétation forestière étroite et structurellement dense, diminue en moyenne de 77 % dans un rayon de 80 à 450 mètres autour des éoliennes avec l’augmentation de la vitesse du vent lorsque les éoliennes sont en fonctionnement. En revanche, l’activité des chauves-souris n’était pas affectée par la vitesse du vent lorsque les éoliennes étaient éteintes” a confié Julia Ellerbrok, ancienne doctorante du projet et aujourd’hui chercheuse postdoctorale au sein du Département de biologie de la Philipps-Universität.
“Elles perdent un habitat précieux à grande échelle”
Pour les chercheurs, la baisse de cette activité s’explique par les nuisances sonores causées par le fonctionnement de l’éolienne lorsque la vitesse du vent est élevée. Un bruit qui pourrait s’entendre sur une longue distance, ce qui chasserait les chauves-souris d’un habitat si précieux pour elles.
“Les mouvements du rotor des éoliennes génèrent non seulement des turbulences de sillage, mais aussi un bruit important. Les deux facteurs peuvent affecter les chauves-souris sur plusieurs centaines de mètres. Les chauves-souris forestières qui chassent sous la canopée n’entrent probablement pas en contact avec les vortex de sillage. Elles pourraient plutôt être affectées par les émissions sonores des éoliennes, même si la gamme de fréquences du bruit est bien inférieure à celle des appels d’écholocation. Si les chauves-souris évitent activement les émissions sonores des éoliennes, elles perdent un habitat précieux à grande échelle” a expliqué Christian Voigt, chef du Département d’écologie évolutive du Leibniz-IZW.
Source GEO