C’est une de ces belles histoires qui semble tout droit sortie d’un conte de fées. Pourtant, elle n’a rien d’imaginaire. Cela se passe aux Philippines. dans un petit village côtier, 58 familles de pêcheurs qui peinaient à subvenir à leurs besoins se sont regroupés et ont fondé en 2011 une structure communautaire d’observation du poisson le plus gros de la planète, le requin baleine.
Depuis, près de 7500 touristes ont profité de leurs services et ont pu observer et plonger avec les majestueux animaux. Si l’écotourisme peut parfois poser des problèmes pour les animaux, les chercheurs ont montré que dans ce cas particulier, grâce aux requins baleines, la communauté de pêcheurs avait pu améliorer sa sécurité alimentaire, sa santé et son éducation tout en contribuant à la protection du grand poisson.
En effet, celui-ci bien que totalement protégé depuis 1998 est toujours braconné notamment pour ses ailerons dans d’autres régions de l’archipel. 60% des bénéfices reviennent aux pêcheurs qui guident les touristes sur les lieux d’observation, 10% retournent au village de Ta-awan et les 30% restant vont aux autorités locales qui usent de ces fonds pour financer des écoguardes patrouillant ces régions côtières afin de lutter contre la pêche destructrice dans les récifs (notamment avec de la dynamite) et le braconnage.
Bien des critiques aient été émises contre ces pratiques d’observation des poissons, les chercheurs n’ont pour l’instant pas noté de perturbation notable du mode de vie du requin baleine et il semble donc que l’association soit à bénéfice réciproques, pour les communautés locales comme pour les grands poissons.
Emmanuelle Grundmann
Source : The Guardian