Cette étude constitue un exercice de prospective participative d’ampleur qui a mobilisé de nombreux experts durant plusieurs années. Elle présente six scénarios possibles pour la Méditerranée (en tant que mer et région) à l’horizon 2050.
Elle vise à éclairer les décideurs et toutes les parties prenantes sur les défis majeurs auxquels la région devra faire face dans les décennies à venir.
Elle est dévoilée en avant-première de la grande conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC) qui se tiendra à Nice, ville méditerranéenne, en juin. Elle contribuera à y nourrir les débats.
Les 6 scénarios
1 : Inertie, marginalisation de la Méditerranée et pragmatisme
Ce scénario du “business as usual” reflète la prolongation des tendances actuelles dans une région paralysée par de multiples blocages et la procrastination des décideurs. Cette inertie se traduit par une dégradation continue des écosystèmes, la fragmentation des sociétés, des conflits d’accès aux ressources et la marginalisation de la région sur la scène mondiale.
2 : Choc des crises et adaptations forcées
Ce scénario est celui d’une succession ou accumulation de crises et de chocs, dont l’effet est de forcer pays et sociétés à s’adapter constamment dans l’urgence. Ces crises, et les catastrophes qui en découlent avec des effets domino, conduisent à la déstabilisation de l’ensemble des sociétés, puis à la mise en place de mécanismes d’adaptation qui finissent par tisser des réseaux de résilience au niveau local.
3 : Croissance à tout prix dans une Méditerranée éclatée
Le moteur de ce scénario est la croissance économique et la création d’emplois dans une perspective de défense des intérêts nationaux. Dans un monde structuré par la compétition mondiale pour l’accès aux ressources comme aux marchés, la coopération régionale ou internationale est limitée et à géométrie variable. La croissance économique considérée comme l’objectif central du développement est le levier à privilégier dans tous les domaines.
4 : Un partenariat euro-méditerranéen pour une transition bleue-verte
Ce scénario met en scène une coopération multilatérale réussie entre l’Union européenne et les autres pays méditerranéens. Ce partenariat permet à la région d’atteindre en 2050 à la fois la neutralité carbone dans la majorité des pays et une bonne insertion dans la mondialisation. La stratégie choisie est la mise en place d’une transition bleue-verte à l’échelle de la région fondée sur la technologie et les incitations économiques.
5 : Un autre modèle de développement durable spécifiquement méditerranéen
Les pays et territoires de la Méditerranée inventent collectivement un nouveau modèle de développement durable spécifiquement méditerranéen, articulant dynamisme des sociétés civiles et planification – à court, moyen et long terme modèle qui prend valeur d’exemple à l’échelle mondiale. Cette bifurcation vers une durabilité forte du développement repose sur une transformation des conditions de vie, des modèles économiques et des formes de gouvernance basées sur des relations Nord-Sud plus équilibrées, et sur le respect de la diversité des cultures et des situations nationales ou locales.
6 : La mer Méditerranée : un bien commun mondial
Une dégradation rapide de la mer Méditerranée suscite une forte réaction des sociétés civiles, des États comme des organisations internationales au niveau mondial. S’affirme alors l’idée que cette mer, hotspot de la biodiversité, du changement climatique, du stress hydrique à l’échelle planétaire, ne pourra être sauvée que si elle est considérée comme un bien commun mondial. Une telle vision s’inscrit dans un double contexte de mobilisation mondiale pour les océans et de reconnaissance de droits donnés à la nature et aux générations futures.
Structure du rapport
Le rapport est structuré en cinq parties :
– La première décrit le cadrage méthodologique de l’étude
– La seconde détaille le socle prospectif en procédant à une analyse des 37 variables motrices du système méditerranéen et en identifiant les tendances lourdes, ruptures et signaux faibles susceptibles de modeler l’avenir de la région d’ici à 2050
– La troisième expose les visions de la Méditerranée, résultant d’une enquête auprès d’’experts et de parties prenantes du pourtour méditerranéen, et dresse un bilan des principaux enjeux d’action identifiés par ceux-ci
– La quatrième explique l’élaboration des scénarios puis en décrit les traits majeurs
– La dernière partie synthétise les enseignements tirés de cet exercice et présente les principales recommandations pour l’action à destination des acteurs et décideurs de la région permettant de progresser vers une Méditerranée durable et résiliente en 2050.
Ce rapport n’est pas seulement une étude fixée dans le temps. Il peut aussi être le point de départ d’une réflexion collective sur les chemins de transition à emprunter pour construire un avenir durable en Méditerranée. Il offre une base solide pour penser les avenirs souhaitables d’une région clé, déjà soumise à de fortes tensions, et rechercher des solutions concrètes avec tous les acteurs.
Contributeurs
Le rapport a été élaboré sous la direction scientifique de Jacques Theys et Denis Lacroix, respectivement vice-président et secrétaire général du Plan Bleu.
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À propos du Plan Bleu
Le Plan Bleu pour l’environnement et le développement en Méditerranée est une structure française basée à Marseille. Il a reçu mandat des 22 Parties contractantes à la Convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée pour produire des expertises sur l’environnement et le développement au bénéfice des pays méditerranéens. Il est désigné Centre d’activités régionales du Programmes des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Il est présidé par Guillaume Sainteny. |