Sans surprise, les écologistes restent sur leur faim. Le député Matthieu Orphelin (ex LREM) s’est dit très déçu par l’absence de nouvelles mesures concrètes pour accélérer la transition écologique et solidaire, tant sur les mobilités que sur la rénovation des logements et sur la lutte contre la précarité énergétique. Il a toutefois a salué la création de la convention de citoyens, alors que lui-même avait proposé de créer une assemblée de 577 personnes tirées au sort inspirée du modèle irlandais.
«Encore une occasion perdue pour la biodiversité», ont réagi de concert plusieurs associations environnementales, dont le réseau France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), alors que l’IPBES[1] doit rendre son premier rapport sur l’état mondial de la biodiversité à Paris le 6 mai. Les ONG citent l’une des conclusions des conférences citoyennes régionales : «malgré une prise de conscience générale, l’action n’est pas à la hauteur des enjeux. Elle n’est ni assez rapide ni assez ambitieuse face à une situation très inquiétante pour notre planète : pollution de l’air et des sols, réchauffement climatique, épuisement des ressources, chute rapide de la biodiversité, disparition des espaces naturels à cause d’une urbanisation débridée». L’objet d’un prochain débat ?
Extrait du communiqué FNE
Une énième consultation ne permettra pas de faire face à la crise environnementale
Le Président de la République a annoncé la création d’une convention citoyenne, adossée sur le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), avec 150 membres tirés au sort qui auront la lourde tâche de définir les mesures permettant de traiter de l’urgence climatique. Cette convention devra en outre proposer des solutions de financement.
Si Emmanuel Macron a salué l’apport du tissu associatif, notre fédération reste vigilante sur la mise en œuvre de ce volet. Il est important de remettre les citoyens au cœur de ces débats : chacune et chacun doivent pouvoir s’exprimer mais en connaissance de cause. France Nature Environnement, forte de ses 900 000 adhérents, porteuse de propositions au plus près des besoins des territoires, a travaillé sur ces sujets avec d’autres acteurs de la société civile pendant des années et nous sommes disposés, grâce à notre expérience, à accompagner l’ensemble de ces citoyens dans la tenue de ce débat et le portage de solutions partagées et pérennes.
Le Président de la République a également annoncé la création d’un Conseil de défense écologique… alors qu’il a lui-même créé, il y a quelques mois, un Haut-Conseil pour le Climat, dont on attend toujours les résultats.
Les sujets environnementaux totalement oubliés
Le Président de la République propose d’investir dans les grandes transitions et cite à cet égard la transition climatique. France Nature Environnement se félicite de cette prise en compte d’un sujet majeur et s’étonne par conséquent de l’absence de mesure. Au-delà de l’aspect climatique, notre fédération regrette l’impasse faite sur la transition énergétique, la transition agro-alimentaire, la biodiversité, les océans, la pollution… autant de sujets éminemment liés, qui restent sans réponse.