Alors que les négociations reprennent en présentiel à Genève, le Comité français de l’UICN appelle les États à confirmer leurs engagements pour adopter une stratégie mondiale de la biodiversité ambitieuse et efficace. Cette stratégie doit enrayer l’érosion de la biodiversité d’ici 2030 et engager les actions nécessaires pour sa restauration d’ici 2050, afin de vivre en harmonie avec la nature.
L’ambition doit se traduire par des objectifs concrets et mesurables pour mettre fin à la perte de la biodiversité et la restaurer. L’efficacité doit se traduire par des stratégies nationales de la biodiversité déclinant ces objectifs dans les pays, de contributions financières à la hauteur des enjeux et par un mécanisme de suivi et d’évaluation régulier et rigoureux pour vérifier l’atteinte des objectifs.
Le Comité français de l’UICN demande en particulier aux Etats de défendre :
- L’objectif 30×30 de conservation d’au moins 30% des écosystèmes terrestres, d’eau douce, marins et souterrains d’ici 2030 à l’échelle mondiale, fondé sur l’efficacité de gestion des aires protégées ;
- Un objectif de restauration des écosystèmes à 30% et tenant compte des priorités liées à leurs risques d’effondrement ;
- L’inclusion des Solutions fondées sur la Nature pour lutter contre le changement climatique et s’adapter à ses effets :
- Des objectifs distincts et ambitieux pour les espèces, les écosystèmes et la diversité génétique couvrant les trois niveaux de diversité biologique ;
- La réduction forte des pressions sur la biodiversité (dégradation des milieux naturels, surexploitation, changement climatique, pollutions, espèces exotiques envahissantes)
- L’évaluation régulière et obligatoire des progrès réalisés par les Étatsavec un bilan d’étape sur les actions mises en œuvre par les États à chaque COP Biodiversité, tous les 2 ans, pour vérifier que l’atteinte des objectifs est en bonne voie.
- Une mobilisation accrue des ressources financières pour la biodiversité, aujourd’hui seulement 100 milliards de dollars de dépenses publiques et privées sont mobilisées par an pour la biodiversité alors que 800 milliards sont nécessaires. Cette augmentation des financements doit obligatoirement aller de pair avec une réforme des subventions publiques dommageables à la biodiversité.
- La mobilisation de tous les acteurs et en particulier les ONG, les collectivités locales, les peuples autochtones et communautés locales, les entreprises, le secteur de la finance, les jeunes, et les femmes.
La Déclaration de Kunming adoptée en octobre dernier avait donné le ton des ambitions politiques qui devront être confirmées dans les négociations de Genève, avant l’adoption définitive de la stratégie mondiale prévue cette année.