Cinq ans : c’est le temps qu’il a fallu à l’équipe « oursin » du laboratoire Stella Mare (Sustainable Technologies for Littoral, Aquaculture and Marine Research) situé en Corseprès de Bastia pour maîtriser le cycle de reproduction de l’espèce Paracentrotus lividus, un oursin comestible.
60.000 oursins nés au sein du laboratoire Stella Mare
Les 7 chercheurs de l’équipe, dirigée par Sonia Ternengo, maître de conférences à l’Université de Corse, ont étudié pendant plusieurs années le cycle de reproduction de ces échinodermes. Dans cette plateforme scientifique tenue à la fois par l’Université de Corse et par le CNRS, les scientifiques ont analysé la période de ponte, la dispersion des larves, la génétique de ces animaux mais aussi leurs conditions de vie dans le milieu naturel afin de les reproduire en captivité. Et ce dernier point a été un franc succès : selon un communiqué transmis le 22 mars 2018 par l’université de Corse, pas moins de 60.000 oursins sont nés au sein de Stella Mare. Une partie d’entre eux devrait être relâchée dans la nature notamment dans certains sites où la population de Paracentrotus lividus s’est effondrée. Une fois placée dans leur milieu naturel, ces animaux devraient être surveillés de près.
Un appel au secours des pêcheurs
« Depuis plusieurs années, nous avons constaté une forte diminution des stocks de cette ressource »
, observe Maxime Bianchini, président de la commission « oursins » du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Corse (CRPMEM). Car ce sont des pêcheurs qui se sont tournés vers les biologistes pour lutter contre la diminution de la population. Pour M. Bianchini, la disparition des Paracentrotus lividus a plusieurs cause : déjà, la surexploitation de l’espèce mais également la destruction de son habitat ou encore la pollution. « Il s’agissait avant tout de mettre la recherche au service du territoire, en répondant à cette problématique qui représente un enjeu écologique et met en péril l’activité des professionnels de la pêche« , considère Sonia Ternengo. « Sans cet accompagnement de la recherche qui va nous permettre de maîtriser la ressource tout en respectant le milieu, nous pourrions nous retrouver confrontés à d’importants problèmes de gestion des stocks, voire à un arrêt de cette activité« , admet Maxime Bianchini.
Source Sciences et Avenir
Anne-Sophie Tassart