Création d’un « Couloir vert » pour préserver le bassin du Congo : la Réserve communautaire Ekolo ya Bonobo en fait partie !

La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé fin janvier la création de la plus grande réserve forestière tropicale protégée au monde, appelée le « Couloir vert Kivu-Kinshasa ». La Réserve communautaire Ekolo ya Bonobo (RCEB) se trouve en plein cœur de cet immense corridor de biodiversité.

Le « Couloir vert » relie l’Est (Kivu) à l’Ouest de la RDC (Kinshasa)

Long de 550 000 km², dont 285 000 km² de forêt primaire et 60 000 km² de tourbières intactes, le « Couloir vert » vise à sauvegarder l’avenir du bassin du Congo, le plus grand puits de carbone de forêt tropicale au monde. Outre son rôle de préservation du climat, le projet devrait également contribuer à stimuler la croissance économique, afin de réduire la violence et d’unir l’Est et l’Ouest de la RDC.

Le BONOBO, espèce parapluie

En plus des bonobos, espèce parapluie emblématique pour la préservation de la forêt, la RCEB permet de protéger de nombreuses autres espèces, dont plusieurs espèces menacées. La riche biodiversité de la Réserve a été démontrée par une enquête de terrain menée en deux phases en 2023 et 2024 par le chercheur Daniel Alempijevic, épaulé par l’équipe de l’ABC. À l’aide de 64 pièges photographiques installés à différents étages de la forêt, y compris dans la canopée, ils ont inventorié de nombreux mammifères, oiseaux et reptiles.

Les milliers de vidéos prises ont permis d’identifier 24 espèces de mammifères, dont deux espèces de pangolins arboricoles : le pangolin à ventre blanc ( Phataginus tricuspis ), classé « en danger d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et le pangolin à ventre noir ( Phataginus tetradactyla ), classé « vulnérable ». Il est extrêmement rare de prendre ce dernier en photo en raison de sa nature presque exclusivement arboricole.

Lors de la première phase de l’enquête, aucun piège photo n’avait été installé au niveau du sol. L’ajout de pièges photo orientés vers le sol lors de la deuxième phase a permis de repérer deux mammifères terrestres particulièrement intéressants : le ratel ( Mellivora capensis ), de la famille des blaireaux, et le potamogale ( Potamogale velox ), qui ressemble à une petite loutre. La présence de ces deux espèces a été une surprise, car elles sont rarement repérées par des pièges photo.

Pour maximiser les chances d’identifier de nouvelles espèces qui pourraient avoir été manquées, une prochaine campagne se concentrera sur les espèces terrestres, notamment dans des zones de la RCEB dotées de caractéristiques différentes, par exemple, dans les rares zones où le sol n’est pas marécageux.

Les amis des bonobos