La réintroduction par hélicoptère d’une deuxième femelle a bien eu lieu, vendredi, malgré l’hostilité des éleveurs, qui dénoncent le manque de concertation.
Alors que l’ombre gagne la vallée de l’Ossau, le soleil disparaissant progressivement derrière les sommets qui la dominent, Sorita, jeune ourse slovène, va pouvoir goûter sa première nuit de liberté. Déposée par hélicoptère à plus de 2 000 mètres, vers le pic de Sesques, au sud de Laruns (Pyrénées-Atlantiques), vendredi 5 octobre au matin, Sorita (qui veut dire « petite sœur » en Béarnais) rejoint dans le massif pyrénéen sa congénère, Claverina (« l’héritière ») héliportée la veille dans la vallée voisine d’Aspe – les prénoms ont été choisis par les gardes de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui ont veillé sur les opérations.
Il est 20 heures, ce vendredi, et le calme recouvre les immenses forêts de hêtres et de sapins qui habillent les versants, laissant place, plus haut, aux prairies alpines, avec leurs trèfles, leurs saules, avant de céder l’espace aux vastes surfaces minérales et leurs mosaïques de roches cristallines.
C’est le calme après la tempête, tant l’arrivée des jeunes mammifères a secoué les vallées, subitement entravées par les barrages d’éleveurs et de chasseurs, hostiles à l’introduction sur leur territoire des deux plantigrades. Jusqu’au dernier moment, par dizaines, ils ont essayé d’empêcher leur arrivée, fouillant les camions à la recherche des cages, jusque dans la nuit, surveillant les axes routiers et les aérodromes, avant d’apprendre, jeudi puis vendredi, leurs déposes par hélicoptère, protégées par des renforts de gendarmerie….
Suite de l’article de Rémi Barroux (Vallée d’Ossau et vallée d’Aspe, Pyrénées-Atlantiques, envoyé spécial) dans Le Monde du 6 septembre
photo : Capture d’écran de la vidéo de réintroduction d’une ourse slovène dans les Pyrénées, le 5 octobre. Photo diffusée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). – / AFP