La troisième session de négociation sur un outil « juridiquement contraignant » pour gouverner l’océan s’est achevée à l’ONU. Le texte doit à terme permettre d’encadrer l’exploitation de ses ressources et de le protéger.
Travail sérieux : sur la mention, tout le monde s’accorde. Pour le reste, la session de négociations du futur traité sur la haute mer, qui s’est achevée fin août aux Nations unies, suscite des avis contrastés.
D’un côté, les ONG s’impatientent : cette séquence de deux semaines de discussion, la troisième depuis septembre 2018, a manqué de l’élan politique nécessaire pour décider des mesures à même de protéger les océans, aujourd’hui menacés de toutes parts. De l’autre, la vision diplomatique incite à relativiser. « On peut dire que cela ne va pas assez vite, mais je constate que tout le monde est là, les 190 pays sont mobilisés pour discuter, souligne Serge Segura, ambassadeur français chargé des océans. Et pour la première fois, nous avons débattu sur la base d’un avant-texte. Il s’agit d’une évolution sensible. »
Le sujet est essentiel : il s’agit d’élaborer des règles de gouvernance de la haute mer, l’immensité qui s’étend au-delà des 200 milles marins, soit 43 % de la surface du globe. La conférence intergouvernementale qui y travaille est censée aboutir à l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur « la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine » dans des zones ne relevant d’aucune juridiction nationale. La quatrième et dernière session de travail prévue au printemps 2020 est censée aboutir à l’adoption d’un texte…. Voir Le Monde 6 septembre
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: L’élaboration du traité sur la haute mer progresse difficilement car il avance dans un cadre contraint (photo d’illustration). RICHARD BROOKS / AFP