La modification du design et de la gestion des flux d’air, par analyse des ailes des hiboux, pourrait réduire la pollution sonore.
Des hiboux au service de la science ? Ces derniers sont, en tout cas, devenus l’objet d’analyse privilégié de chercheurs de l’université Xi’an Jiaotong, en Chine. L’objectif de leur étude, Physics of Fluids, est de trouver un moyen de réduire la pollution sonore, donc le bruit, d’engins comme les avions, mais aussi les drones ou les éoliennes. Et les ailes des hiboux pourraient avoir une importance dans cette étude. Le bord de fuite, la partie arrière des moteurs qui est la plus bruyante, est particulièrement concerné. Celui-ci génère une sonorité venant d’un flux d’air qui passe, crée une masse d’air turbulente sur les surfaces, avant de se disperser.Le rôle d’un bord de fuite dentelé
Les chercheurs sont partis des ailes de hiboux pour tenter de voir comment celles-ci pouvaient permettre de réduire le bruit. « Les hiboux produisent environ 18 décibels de bruit en moins que d’autres oiseaux à des vitesses de vol similaires, et ce, en raison de la configuration unique de leurs ailes », constate un chercheur cité par le site spécialisé Eurek Alert. Une autre constatation a été faite : « Quand le hibou attrape une proie, la forme de ses ailes change constamment », un comportement intéressant pour ces investigateurs.
Il apparaît que des bords de fuite dentelés réduiraient le bruit de ces machines, grâce aux crans, à l’instar des ailes des hiboux. « Les capacités de réduction du bruit des structures dentelées conventionnelles sont limitées. Certaines nouvelles structures de bord de fuite qui ne sont pas lisses doivent être proposées et développées pour exploiter davantage ce potentiel de réduction du bruit bionique », poursuit un autre scientifique.
Un logiciel a été utilisé pour mettre sur pied des profils aérodynamiques sur le modèle des ailes de hiboux. Avec pour idée d’optimiser la forme du bord de fuite et le passage du flux d’air. Les dentelures semblent faire leur effet, particulièrement lorsqu’elles sont asymétriques. Mais les chercheurs précisent également que chaque profil aérodynamique étant spécifique, il convient de conduire une analyse basée sur des usages et des besoins précis, comme pour des éoliennes.
Source : GEO