Des loups tirés sur des troupeaux peu ou pas protégés

En Haute-Savoie, la cohabitation entre loups et troupeaux révèle des dysfonctionnements préoccupants dans l’application des mesures de protection. Les conditions dérogatoires encadrant les tirs de défense sont régulièrement contournées, et ce, au détriment des loups abattus chaque année sur les mêmes exploitations où la protection des troupeaux reste lacunaire.

Pourquoi des loups sont-ils abattus chaque année en Haute-Savoie alors que certaines attaques pourraient être évitées ? Nos enquêtes de terrain révèlent des protections insuffisantes et des manquements graves dans la gestion des troupeaux. Pourtant, des exemples prouvent qu’une cohabitation respectueuse est possible. Découvrez les vidéos et les témoignages exclusifs qui remettent en question ces pratiques..

La Vidéo

Protection des troupeaux lacunaire depuis plusieurs années

Saint-Gervais :

 Depuis 2022, plusieurs loups ont été blessés ou tués dans cette commune. Pourtant, le troupeau concerné présente des manquements graves :

  • Des brebis oubliées hors du parc de nuit.
  • Des parcs mal entretenus, parfois non électrifiés ou ouverts.
  • Des chiens de protection inactifs face aux intrusions.

En parallèle, à quelques centaines de mètres, un autre troupeau de taille équivalente, bénéficiant de protections correctement appliquées, n’a plus subi d’attaques depuis 2021.

Manigod : Là encore, les protections affichées sur le papier contrastent avec la réalité observée. Des brebis laissées hors des parcs de nuit, des parcs non fermés ou encore l’absence du berger sont des pratiques qui persistent malgré les attaques répétées (jusqu’à 22 en 2022).

Une gestion déséquilibrée

Attribuer des tirs de défense dans de telles conditions pose question. L’octroi de tirs renforcés, comme celui autorisant jusqu’à dix tireurs simultanés, ne devrait pas être attribué en vue de compenser des carences humaines.

Des solutions existent

Les exemples de troupeaux correctement protégés démontrent que des pratiques rigoureuses permettent de réduire les attaques sans avoir recours à des tirs. Ces réussites devraient inspirer une gestion plus éthique et respectueuse des loups, tout en protégeant efficacement les troupeaux.

Ces constats, étayés par des observations de terrain (Animal Cross et d’autres contributeurs sillonnent le terrain depuis des années) et des vidéos documentées, ont été transmis aux autorités compétentes pour un nécessaire réajustement des pratiques. La protection des troupeaux passe avant tout par une réelle mise en œuvre des mesures contractuelles et subventionnées, et non par une systématisation des tirs.

Source : Animal Cross