Des mesures d’effarouchements mises en place pour un ours familier

Le 20 mai 2024, un ours a détruit 2 ruches à Auzat, en Ariège. Il est revenu le lendemain en journée, attiré par la ruche restante, et en présence des agents de l’OFB venus réaliser le constat de dommage.
La présence humaine à quelques dizaines de mètres n’ayant pas suffi pour l’éloigner, il aura fallu le bruit produit par une pierre jetée sur une tôle pour le faire fuir.
Autant la prédation de ruches non protégées par une clôture électrique est un comportement normal pour un ours, autant son approche à courte distance des personnes présentes, et en plein jour, peut questionner.
Cet ours a pu être identifié : il est référencé par l’OFB comme « M129 », un jeune mâle subadulte de 2 ans et demi. Il s’agit de l’ours identifié à plusieurs reprises au col routier du Port de la Bonaigua en Espagne, en juin 2023, et qui tardait également à prendre la fuite en cas de présence humaine. En conséquence les autorités catalanes avaient pris des mesures de conditionnement aversif, c’est-à-dire des tirs d’effarouchement, afin de lui faire associer la présence de l’homme à une expérience désagréable. M129 n’a plus été revu sur cette route par la suite.
Suite à ces deux épisodes, le comportement de M129 peut être qualifié de familier : il s’agit d’un jeune ours, équivalent de nos adolescents, qui n’a malheureusement pas acquis une attitude adéquate en cas de présence humaine.
Ce comportement est peu accentué : seulement 2 épisodes en un an, la fuite existe bien, même si elle se produit à trop courte distance, et pas d’attitude agressive relevée. Ce caractère peut être amené à disparaître, mais aussi à s’accentuer. Il faut éviter cette dernière possibilité, autant pour la sécurité des personnes, que pour la sécurité de cet ours (possibilité de collision avec un véhicule, de destruction illégale…).
Pour ces raisons, le préfet de l’Ariège a déclenché le protocole « ours à problèmes » pour autoriser des mesures de conditionnement aversif en cas de nouvelle attitude familière.
Nous acceptons ces mesures, en l’état conformes à ce protocole que nous avons approuvé par ailleurs.
Cependant nous suivrons cette affaire avec vigilance, afin que les conditions de réalisation du protocole soient respectées et proportionnées, et soient notamment basées sur des critères éthologiques et techniques, et non sur des motivations politiques.