Depuis une vingtaine d’années, des primatologues et des archéologues collaborent pour étudier des éclats de pierre produits par les primates non humains, a!n de mieux comprendre quand et comment les outils ont émergé dans notre lignée.
Des chimpanzés qui cassent des noix avec des pierres en Afrique de l’Ouest, des capucins qui fracassent des cailloux au Brésil, des macaques qui martèlent des crustacés pour en tirer la substanti!que moelle en Thaïlande ou qui produisent eux aussi des éclats évoquant des pierres taillées… C’était inévitable. A force d’observer chez les singes petits et grands des cultures qu’ils définissent comme des innovations comportementales transmises entre générations, les primatologues ne pouvaient que s’interroger sur l’origine de celles-ci. Et faire le pont avec leurs collègues archéologues, rompus à l’étude des artefacts anciens.
C’est ainsi qu’est née, il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, une nouvelle thématique scienti!que, l’« archéologie des primates non humains », à la frontière de plusieurs disciplines qu’elle contribue à irriguer en leur apportant des idées et des terrains de jeu renouvelés. Mais aussi en posant des questions sur l’interprétation de certains sites archéologiques. C’est à nouveau le cas dans un article publié le 10 mars dans Science Advances décrivant la façon dont des macaques thaïlandais produisent par accident, en cassant des, des éclats « presque indistinguables » des plus anciens ayant été produits intentionnellement par nos ancêtres…
Article complet dans Le Monde de la médecine du 15 mars
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