Après une première victoire au tribunal administratif de Dijon, One Voice reste pleinement mobilisée contre le déterrage des blaireaux, notamment au printemps où des blaireautins sont présents dans les terriers. De la Charente-Maritime à l’Oise, du Lot-et-Garonne à la Meuse, nous lançons une offensive juridique de grande ampleur contre ce mode de chasse cruel. Premières audiences en référé à Limoges le 3 mai, et à Poitiers, Amiens et Caen le 9 mai.
Le printemps 2023 s’annonce particulièrement sombre pour les blairelles et leurs familles. Des dizaines d’arrêtés préfectoraux sont en cours d’adoption, partout en France, pour les soumettre à l’enfer de la vénerie sous terre en pleine période de reproduction. Les alertes que nous lançons dans le cadre des nombreuses procédures de consultations du public et les décisions des tribunaux administratifs en notre faveur n’y font rien : les préfectures, main dans la main avec les chasseurs, continuent l’offensive pour autoriser ce mode de chasse malgré son illégalité.
Face à l’agression de grande ampleur des blaireaux de la part de l’État et des chasseurs…
Cette attaque massive a une cible : les blaireaux, y compris les petits, accusés à tort de tous les maux pour satisfaire la passion morbide des déterreurs.
Comme tous les arrêtés adoptés en matière de chasse, ils sont soumis à des procédures de participation du public. Et, dans la plupart des départements, elles sont biaisées : les préfets ne communiquent aucune donnée sur le nombre de blaireaux vivant dans le département ni aucun chiffre sur le nombre d’individus tués par les chasseurs chaque année.
Or, le déterrage au printemps menace l’existence même de ces individus dans nos campagnes. Il existe un consensus scientifique solide sur le fait que des petits sont présents dans les terriers à cette période de l’année, et que leur mise à mort nuit à l’équilibre de l’espèce. Mais, préférant se fonder sur des études commandées par les chasseurs eux-mêmes, les préfets ignorent les données scientifiques et autorisent de facto les chasseurs à tuer des petits, en violation manifeste du Code de l’environnement.
Sans parler des animaux d’espèces protégées comme les chauves-souris, les loutres ou encore les chats forestiers, qui habitent parfois aussi dans les terriers de ces architectes sociaux.
… une contre-offensive pédagogique et juridique de One Voice pour ces animaux
À la suite de notre enquête révélant les horreurs du déterrage, nous avions soutenu la pétition pour obtenir l’interdiction de cette pratique sur le site du Sénat. Mais le rapport qui en a découlé a « révélé » une fois de plus (on s’en doutait…) que nos représentants politiques n’agiront pas sans une mobilisation massive de tous. Après le succès de la première Journée mondiale des blaireaux, One Voice et ses partenaires se mobilisent à nouveau cette année. Le 15 mai, nous organisons de nombreuses actions de sensibilisation pour réhabiliter ces animaux pointés du doigt à tort et martyrisés, et exiger, une fois encore, l’abolition pure et simple de la vénerie sous terre.
Sur le terrain juridique, nous allons attaquer systématiquement les arrêtés ouvrant une période complémentaire de déterrage au printemps. Des arrêtés ont d’ores et déjà été adoptés : en Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons déposé des recours dans le cadre d’un front commun avec nos partenaires (FNE Aura, LPO, ASPAS et AVES).
Dans la Manche, l’Oise, l’Orne, la Charente-Maritime ou encore en Haute-Vienne, nous avons saisi en urgence les tribunaux administratifs pour obtenir la suspension de ces arrêtés : des audiences en urgence sont ainsi déjà prévues le 3 mai à 15 h 30 à Limoges, ainsi que le 9 mai à 15 h 30 à Poitiers, à 13 h 30 à Caen et à 14 h à Amiens.
Nous appelons également le public à signer notre pétition pour demander notamment le statut d’espèce protégée pour les blaireaux.