Ils arrivent chaque année par dizaines de milliers sur les côtes sibériennes dans le détroit de Béring. Le spectaculaire débarquement de ces mammifères marins n’avait jamais été photographié. Le reporter de GEO raconte son aventure.
Maksim Chakilev attend. Perché sur une falaise, tétanisé par le froid, il ne sent pas les larmes qui perlent le long de ses pommettes. Le vent a encore forci. Il vient du nord, par rafales de trente nœuds. Maksim maintient ferme ses jumelles et fouille du regard l’horizon métallique de la mer des Tchouktches, à l’entrée du détroit de Béring.
Droit vers l’est, c’est l’Alaska. Le biologiste russe, qui vit à Anadyr, la capitale du district, est missionné par le Centre de recherche des pêcheries du Pacifique, dont le siège est à Vladivostok. Depuis 2010, trois mois par an, de septembre à novembre, il séjourne dans la baie sibérienne d’Enurmino, en Tchoukotka, cette région qui borde le détroit, à l’aplomb du cercle arctique. Trois mois de solitude entre mer et toundra, à attendre la venue de créatures à la balourdise mêlée de grâce, improbables rejetons d’un pachyderme et d’une sirène : les morses. (…)
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