La Commission baleinière internationale (CBI) a émis sa première « alerte d’extinction » concernant les marsouins du Pacifique en l’espace de soixante-dix ans. Ces dix dernières années, la population a drastiquement chuté, passant de 567 animaux à seulement… 10.
Cela fait longtemps, maintenant, que les scientifiques ont lancé l’alerte. Les marsouins du Pacifique, aussi appelés vaquita marina [qui signifie « petite vache marine » en espagnol] sont l’espèce de mammifères marins la plus petite et la plus menacée sur Terre.
Une problématique qui s’est accrue, puisque, aujourd’hui, l’animal se trouve en danger critique. Début juin, une étude réalisée par la Commission baleinière internationale (CBI) a émis la première « alerte d’extinction » en soixante-dix ans d’histoire.
Comme l’a rapporté The Guardian, le lundi 7 août, les scientifiques ont estimé qu’il ne restait plus que dix vaquitas environ dans les eaux du golfe de Californie, au Mexique. Si cet animal s’éteint progressivement, c’est parce qu’il s’enchevêtre dans des filets de pêche que l’on appelle « filets maillants ». Même si ces derniers sont désormais illégaux dans la région.
En une décennie, les vaquitas sont passés de 567 à 10
Dans un communiqué relayé par le journal, ce comité, qui se compose de 200 scientifiques, s’est dit grandement préoccupé concernant la survie du vaquita. Les chercheurs ont lancé l’alerte pour que soient mises en œuvre les actions indispensables à sa survie.
Selon eux, il est nécessaire que les filets maillants soient remplacés par des engins de pêche alternatifs. Ces derniers protégeraient les marsouins tout en préservant les moyens de subsistance des pêcheurs.
Dans ledit communiqué, la Dre Lindsay Porter, vice-présidente du comité scientifique de la CBI, s’est exprimée en ces termes :
Dans le détail, les vaquitas – qui mesurent 1,2 à 1,5 m environ – s’entremêlent dans ces filets suspendus verticalement dans l’eau avant de mourir. Comme le rappelle The Guardian, ces filets sont utilisés par les braconniers qui chassent le totoaba. Un poisson en voie de disparition, très prisé pour sa vessie natatoire utilisée dans la médecine chinoise.
En l’espace de dix ans seulement, l’essor du commerce du totoaba sur les marchés noirs a accompagné le déclin de la population des marsouins. Ces derniers sont passés de 567 à 10.
Une naissance de bébé vaquita en 2022
Afin de préserver cette créature, la marine mexicaine – en collaboration avec plusieurs agences gouvernementales – avait renforcé en 2022 l’application de la loi pour dissuader la pêche illégale au filet maillant. Malheureusement, comme le souligne le quotidien britannique, ce phénomène se serait depuis déplacé dans un autre secteur à proximité.
Les chercheurs veulent croire que l’espèce des vaquitas n’est pas encore condamnée. En 2022, au moins un bébé vaquita a vu le jour, comme l’a souligné la Dre Lindsay Porter dans le communiqué. « Ces animaux n’ont pas arrêté de se reproduire, s’est réjouie la scientifique. Si nous éliminions [les filets maillants], la population pourrait se rétablir. » Et de conclure, déterminée : « Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant. »
Selon les données dont dispose The Guardian, les prises accidentelles ou accessoires – autrement dit, la capture d’espèces non ciblées et parfois vulnérables – provoqueraient, chaque année, la mort de 300 000 dauphins, marsouins et baleines.
Source : GEO