Une consultation publique a été lancée sur l’autorisation de la pêche au chalut pélagique dans le Plateau de Rochebonne, une zone Natura 2000. Or, cette pêche engendre chaque année dans le Golfe de Gascogne un massacre des dauphins : plus de 10 000 seraient ainsi morts durant l’hiver 2018-2019. Avec France Nature Environnement, demandez l’interdiction de cette mortifère autorisation de pêche jusqu’au mardi 22 octobre 2019 car elle met en péril la survie des dauphins communs dans le Golfe de Gascogne.
Pourquoi faut-il se mobiliser contre cet arrêté ?
Un consternant cimetière. Chaque hiver, les plages françaises deviennent un consternant cimetière de dauphins. En 2018-2019, ce sont ainsi 1 233 dauphins qui ont été retrouvés morts sur les côtes françaises. Les suspects ? Les techniques de pêche aux filets maillants, les chalutiers à grande ouverture verticale ainsi que les chalutiers pélagiques. Les dauphins sont attirés par les poissons ciblés par ces pêcheries, se retrouvent emprisonnés et meurent dans les filets. Remontés à bord, ces dauphins sont incisés pour les libérer des filets et rejetés morts ou blessés dans la mer.
Selon l’Observatoire Pélagis, environ 10% des dauphins rejetés morts capturés par des engins de pêche finissent par s’échouer sur les plages. Les 90 % restant coulent simplement au fond de l’océan. Ainsi, la mortalité réelle pourrait s’élever à plus de 10 000 dauphins noyés, rien que pour l’hiver dernier. Un chiffre en constante augmentation d’année en année, malgré les nombreuses interpellations menées par le mouvement France Nature Environnement et d’autres ONG.
Les associations ne sont pas les seules à lancer l’alerte. Le récent rapport de la Commission Baleinière Internationale exprime « son inquiétude quant au fait que les captures accidentelles de dauphins communs dans le Golfe de Gascogne puissent menacer le statut de conservation de la population »1.Afin de mettre fin au massacre et porter cette problématique à l’échelle de l’Europe, France Nature Environnement s’est associé à 25 ONG européennes pour porter plainte contre la France et les autres Etats européens qui n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger ces cétacés.
Malgré cela, l’État vient de mettre en consultation un projet d’arrêté pour ouvrir une nouvelle fois, entre le 1er décembre 2019 et le 31 janvier 2020, la pêche au chalut pélagique dans le Plateau de Rochebonne, un haut plafond du Golfe de Gascogne placé en zone Natura 2000. Si cet arrêté est pris, c’est une nouvelle autorisation pour la capture de milliers de dauphins, une nouvelle autorisation également pour vider les ressources en poissons qui sont en pleine période de reproduction. Plus aberrant encore, le Plateau de Rochebonne est un espace protégé par la loi2, avec un régime strict de protection des mammifères marins dont le dauphin commun fait partie.
Il est donc capital de se mobiliser pour faire savoir à l’État que nous ne tolérons plus ces massacres. Pour cela, participez à la consultation publique.
Comment participer ?
La consultation publique est ouverte jusqu’au 22 octobre 2019. Pour participer, envoyez un email à l’adresse suivante : consultations.daeem.dirm-sa@developpement-durable.gouv.fr.
Que dire ?
Objet de l’email : « Arrêté préfectoral portant ouverture de la pêche au chalut pélagique sur le plateau de Rochebonne entre le 1er décembre 2019 et le 31 janvier 2020 »
Contenu de l’email :
Madame, Monsieur,
Je vous demande de ne pas adopter l’arrêté portant ouverture de la pêche au chalut pélagique sur la zone Natura 2000 du plateau de Rochebonne entre le 1er décembre 2019 et le 31 janvier 2020 pour plusieurs raisons :
- Les chalutiers pélagiques ont été identifiés par l’Observatoire Pélagis comme étant une des pêcheries fortement corrélée aux phénomènes de captures accidentelles de cétacés. Ces captures ont atteint un seuil tellement inquiétant (près de 10 000 captures estimées pour cet hiver 2018-2019) que c’est la survie de l’espèce de dauphin commun (Delphinus delphis) en Atlantique Nord-Est qui pourrait être en jeu, selon un récent rapport du Comité Scientifique de la Commission Baleinière Internationale (Nairobi, Kenya, 10-23 mai 2019).
- Ce type de pêcherie a également un impact désastreux sur la ressource en poisson, compte tenu de la puissance des engins utilisés et étant donné qu’à cette saison, le poisson est en période de reproduction : le pêcher alors même qu’il se reproduit nuit gravement à la pérennité de son stock, et par conséquent, à la pérennité de tous les métiers de pêche sur cette zone vivant de cette ressource en poisson.
- Ce type de pêcherie a aussi un impact négatif sur l’activité des petits pêcheurs artisans qui vivent de cette même ressource mais selon des pratiques de pêche plus soutenables et davantage respectueuses de la ressource, avec très peu, voire pas de prise accessoire.
L’opinion publique désormais sensible aux enjeux environnementaux et à des pratiques rationnelles et vertueuses aura du mal à comprendre que soit autorisée, au cœur d’une zone Natura 2000 prévoyant un régime strict de protection des cétacés, une pêche qui dégrade brutalement tout à la fois les filières et métiers de la pêche, la ressource pêchée, et des espèces marines emblématiques rejetées mortes à la mer.
Comptant sur votre esprit de responsabilité pour permettre un développement économique vertueux adossé à la préservation de notre patrimoine environnemental et à sa biodiversité, recevez Madame, Monsieur mes salutations.
Pensez à signer avec votre nom et prénom : sinon, votre participation risque de ne pas être prise en compte.
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