Là-bas, le roi de la jungle est un animal de ferme comme les autres. Sur les quelques 10 000 lions que compte l’Afrique du Sud, près de 60 % vivent en captivité. L’objectif de ces élevages : fournir des cibles faciles aux riches touristes amateurs de chasse. Les félins sont enfermés dans des enclos et n’ont aucune chance d’échapper aux chasseurs. Une pratique qui porte un nom : la chasse en boîte. Dès leur naissance, les lionceaux sont séparés de leur mère afin que les femelles se reproduisent plus vite. Les nouveau-nés sont ensuite nourris puis élevés en enclos jusqu’à ce qu’un chasseur paie le droit de les tuer.
Un marché qui rapporte
Cette pratique est un véritable marché dans le pays. Et qui rapporte gros. Les chasseurs doivent s’acquitter d’une somme de 4000 euros pour abattre une femelle et jusqu’à 31 000 euros pour les plus beaux mâles. Selon Carel van Heerden, président de l’association des éleveurs, « le top du top pour un chasseur, c’est de chasser un lion en Afrique. »
Les exportations de « trophées » sont ainsi en pleine croissance dans le pays : 1830 têtes de lions exportées en 2006 contre 4062 en 2011, soit une hausse de 122 %.
Depuis plusieurs années, les éleveurs ont aussi développé un autre marché : la vente d’os de lions. « Une carcasse de lion peut valoir jusqu’à 6150 euros » explique Werner Roets, un garde forestier. Pour se défendre de ces pratiques, les éleveurs assurent préserver ainsi les populations de lions sauvages. Un argument fortement remis en cause par de nombreuses associations. Pour elles, banaliser l’exportation d’os de lions entraine une augmentation de la demande.
Depuis le milieu du 20ème siècle, les lions d’Afrique ont perdu 90 % de leur effectif. Ils pourraient devenir une espèce menacée.
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Source : France Info