Vouée à une lente disparition, la grenouille à pattes jaunes de la Sierra Nevada (Rana sierrae), en Californie, connaît depuis 20 ans un retour rapide, selon une étude publiée lundi 10 octobre dans lesProceedings of the National Academy of Sciences(Pnas). En cause, une possible résistance acquise au champignon Batrachochytrium dendrobatidis, qui décime les amphibiens à travers le monde.
Plus que tout autre vertébré, les amphibiens sont en première ligne face à la sixième extinction de masse qui touche la biodiversité: selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 32% des espèces mondiales seraient en voie d’extinction ou déjà disparues (23% en Europe), et 42% seraient en déclin (59% en Europe).
Les causes sont nombreuses: perte de l’habitat (dont l’assèchement des zones humides), pesticides, changement climatique et pathogènes. Parmi ces derniers, le fameux champignonBatrachochytrium dendrobatidis, observé pour la première fois en 1998 en Australie et en Amérique centrale, mais qui pourrait sévir depuis bien plus longtemps dans diverses parties du globe.
LA MIRACULÉE DE LA SIERRA NEVADA
Exemple type, la grenouille à pattes jaunes de la Sierra Nevada, que l’on trouve notamment dans le parc national de Yosemite en Californie. Son calvaire a débuté au début du XXème siècle, avec l’introduction de diverses espèces de truites destinées à la pêche, dans les mares et lacs qu’elle occupe –naturellement dénués de poisson. La situation s’est aggravée dans les années 1970, époque probable d’apparition du Batrachochytrium dendrobatidis dans la Sierra Nevada.
Bref, la survie de Rana sierrae était bien mal engagée. Or contre toute attente, l’espèce a connu un retour fulgurant ces 20 dernières années, comme le révèle l’étude publiée lundi par Roland Knapp, spécialiste de biologie aquatique à l’université de Californie à Mammoth Lakes, et ses collègues.
Selon près de 7.700 comptages effectués entre 1993 et 2012 sur les 483 populations recensées dans le parc de Yosemite, l’espèce a vu ses effectifs multiplié par 7 en 20 ans, pour une croissance annuelle moyenne de 11% (et même 25,5% pour les têtards), et ce sur la très grande majorité des points d’eau….
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