Il est une chasse un peu particulière mais qui peut rapporter gros : c’est la chasse au bouquetin, proposée par des agences de voyages spécialisées à de riches clients venus exprès en Suisse. Chaque année, les autorités locales délivrent une centaine de permis de chasse au bouquetin. Comptez 13 000 francs suisses, environ 12 000 euros, pour tuer un animal avec des cornes d’un mètre. La taxe d’abattage dépend en fait de leur longueur. Chaque centimètre peut valoir plusieurs centaines d’euros. La somme est réglée en partie au garde-faune, un employé de l’État, qui accompagne les chasseurs et leur indique quel animal ils peuvent tirer.
La polémique enfle
Sur le papier, rien d’illégal. Ce type de chasse rapporterait plus de 600 000 euros chaque année aux autorités valaisannes. Pour autant, certaines voix s’élèvent contre cette pratique et une pétition a déjà recueilli 30 000 signatures en quelques jours. La polémique enfle : déjà parce que la méthode de la chasse aux trophées choque. Même dans la communauté des chasseurs, on ne voit ainsi pas forcément d’un bon oeil ces riches touristes, notamment américains, venir en Suisse abattre de paisibles bouquetins. Un randonneur interrogé par la RTS affirme même être tombé à plusieurs reprises en montagne sur des animaux morts, décapités.
Le bouquetin est par ailleurs l’un des emblèmes des Alpes. Il avait même totalement disparu de Suisse, à cause de la chasse justement, avant d’être réintroduit au siècle dernier. Il y en aurait aujourd’hui 15 000 dans le pays. Ses effectifs ne sont donc pas immédiatement menacés mais à terme, ce type de safari pourrait mettre en danger la survie de l’espèce.
Un projet de loi en discussion
La pratique pose également la question de la protection du bouquetin en général : un animal protégé dans le massif du Mont-Blanc en France peut ainsi se faire abattre dès qu’il pénètre dans le canton du Valais limitrophe. Le reportage de la RTS continue en tout cas de faire du bruit en Suisse romande, à un point tel que le gouvernement valaisan a indiqué qu’un projet de loi pour interdire la pratique était en discussion.
Source France Info