D
eux corps de dauphins reposent sur le sable rougi par le sang de la plage de Saint-Trojan-les-Bains, sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime). «Ce sont deux dauphins communs. Le plus petit est un très jeune mâle, il doit peser 45 kg environ, le second une femelle beaucoup plus âgée qui doit peser quasiment le double», constate Willy Dabin. Cet ingénieur est un des membres de l’Observatoire Pelagis de La Rochelle, chargé de l’étude des mammifères marins sur le littoral français.
Avec d’autres spécialistes des cétacés qui se déplacent quotidiennement sur le littoral atlantique pour recenser les animaux morts, il tente de comprendre pourquoi une centaine de dauphins se sont échoués depuis une semaine sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Un phénomène inhabituel. Chaque jour, il note tous les détails sur des fiches. «Nous procédons à un examen systématique des dépouilles avec des prélèvements biologiques internes et externes. Des analyses plus précises sont effectuées ensuite en laboratoire.»
Ces autopsies doivent permettre de déterminer les causes de la mort des mammifères marins, même si, comme le souligne Jérôme Spitz, coordinateur de l’Observatoire Pelagis, le doute n’est pas vraiment permis. «Les tempêtes des derniers jours ne sont pour rien dans ce phénomène. Elles permettent plutôt de le mettre en évidence car se sont les vents violents qui poussent les corps vers les rivages. La quasi-totalité des blessures sont visiblement causées par des engins de pêche, même si on ne peut pas affirmer que ce sont les filets, ou le fait que les dauphins aient été remis à l’eau, une fois piégés, qui sont à l’origine de cette mortalité, tout comme on ne sait rien sur l’origine des bateaux.»
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Photo : La Rochelle (Charente-Maritime), dimanche. Des scientifiques de l’Observatoire Pelagis mesurent des dauphins retrouvés morts sur le littoral. AFP/XAVIER LEOTY