Les autorités américaines ont donné jeudi leur feu vert à l’utilisation de pièges très controversés au cyanure de sodium destinés à tuer renards, coyotes et chiens sauvages, une décision immédiatement condamnée par les défenseurs de l’environnement.
Enfoncés dans le sol, les pièges M-44 projettent un nuage létal de cyanure de sodium lorsqu’un animal en mord l’extrémité, équipée d’un appât.
L’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) avait suspendu leur utilisation l’an dernier après que l’un de ces pièges eut blessé un enfant et tué son chien dans l’Idaho. La famille avait porté plainte.
Au terme d’une valse-hésitation sur la question, la nouvelle autorisation d’utilisation a été annoncée jeudi est assortie de conditions plus draconiennes.
Sont notamment rendus obligatoires des distances tampon autour d’habitations et de voies publiques ainsi que la présence de panneaux d’avertissement.
Ces restrictions n’ont toutefois pas apaisé les associations de défense de l’environnement.
« Cette décision consternante laisse des pièges au cyanure dissimulés dans la nature qui mettent en danger les personnes, les animaux de compagnie et les espèces menacées », a dénoncé jeudi dans un communiqué Collette Adkins, du Center for Biological Diversity.
« L’Agence de protection de l’environnement (EPA) trahit son devoir fondamental de protection du public, des animaux domestiques et sauvages face à l’impact cruel et mortel des bombes au cyanure », a de son côté déploré Kelly Nokes, avocate du Western Environmental Law Center.
Le ministère américain de l’agriculture a lui au contraire assuré que les pièges M-44 protégeaient des prédateurs « le bétail et les espèces menacées et en voie de disparition » et empêchaient « la propagation de maladies ».
Le président de l’Association de l’industrie ovine américaine, Benny Cox, a lui rappelé que les prédateurs causaient chaque année plus de 232 millions de dollars de pertes aux éleveurs.
Selon des données gouvernementales, ces pièges ont tué 6.579 animaux en 2018, dont plus de 200 n’étaient pas initialement visés, parmi lesquels des opossums, des ratons-laveurs et un ours.
Source GEO
© 2019 AFP