Depuis 2022, la LPO mène un programme de mobilisation citoyenne dans 18 quartiers prioritaires de la politique de la ville, avec un double objectif : restaurer la biodiversité et la cohésion sociale.
Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, a présenté ce 4 juin, à l’Académie du climat (Paris), le bilan des deux premières années d’expérimentation du programme « Plus de nature dans mon quartier ».
Né de la volonté de la LPO de ramener la nature au cœur de la société et des villes, « Plus de nature dans mon quartier » est un programme de mobilisation citoyenne autour d’actions liées à la connaissance, à la préservation et à l’intégration de la biodiversité dans les quartiers urbains, construit avec les habitants, les écoles, les collectivités locales, les bailleurs sociaux et les associations de quartiers.
Biodiver-cités
Depuis le projet incubateur dans le quartier Favard de Gradignan (Gironde) en 2018, « Plus de Nature dans mon quartier » se déploie sur 18 sites répartis sur toute la France. Chantiers nature, animations scolaires, ateliers découverte : les initiatives sont multiples. Une haie composée de 21 essences d’arbres et arbustes sert aujourd’hui de refuge pour la faune sauvage dans le quartier Bel-Air à Longjumeau (Essonne). A Douai (Nord), un ancien terrain de football a été reconverti en verger d’essences locales. Trois haies champêtres et des aménagements favorables à la biodiversité ont été créés dans le quartier des Couronneries à Poitiers (Vienne).
Mieux protéger et prendre en compte la nature en ville est un facteur de cohésion sociale et de bien-être. Pourtant dans ces quartiers prioritaires, souvent situés en périphérie des villes et donc plus soumis à la pollution et subissant plus durement les épisodes caniculaires que les autres quartiers, les actions socioéducatives déployées n’abordent que rarement le thème de la nature.
La nature, condition du bien vivre en ville
« Plus de nature dans mon quartier » ambitionne de relever ce double défi social et écologique. Les espaces naturels permettent en effet d’améliorer le confort de vie des habitants en régulant les îlots de chaleur urbains, en contribuant à la bonne gestion des eaux pluviales ou encore en améliorant la qualité de l’air. Rappelons qu’un arbre adulte peut évaporer jusqu’à 450 litres d’eau par jour, soit l’équivalent de l’action rafraichissante de 5 climatiseurs, et absorber jusqu’à 20 kg de poussière par jour ainsi que de nombreux polluants (source : Ademe).
Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « La présence de la nature est une condition essentielle pour bien vivre en ville. Dans les quartiers prioritaires, encore plus qu’ailleurs, favorisons le retour de la biodiversité et reconnectons les habitants à cette nature qui fait rimer enjeux écologiques et cohésion sociale »
« Plus de nature dans mon quartier » constitue l’une des dix actions de la Grande Cause Environnement portée par la fondation Make.org en 2019. Cette initiative a été lauréat des « Leviers pour la mobilisation » lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB) en 2021. Elle est également soutenu par la Fondation Engie et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
Depuis 2022 :
- 4722 élèves ont été sensibilisés dans 185 classes
- 2357 citoyens ont participé à des activités en lien avec la biodiversité
- Plus de 80 structures sociales et culturelles ont contribué à des projets nature
- 13 chantiers collectifs de plantations ont été réalisés ainsi que plus de 50 aménagements de protection des espèces (nichoirs, gîtes à insectes et à chauves-souris, etc.)