La Haute Assemblée a terminé la nuit dernière l’examen en première lecture du projet de loi créant l’Office français de la biodiversité, modifiant les missions des fédérations des chasseurs et renforçant la police de l’environnement.
Les pressions cynégétiques ont pesé si lourd sur les débats au sein du Palais du Luxembourg que le nécessaire rapprochement de l’Agence française pour la biodiversité et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage se retrouve totalement dénaturé par les multiples concessions faites aux chasseurs : délit d’entrave à la chasse, reconnaissance des chasses traditionnelles, dérogations pour la chasse des oiseaux en périodes de migration, etc. Cela au moment même où la Commission européenne[1] appelle la France à faire des efforts supplémentaires pour « une meilleure intégration de la protection de la nature dans d’autres politiques, en particulier l’agriculture, la pêche et la chasse ».
« Le symbole de ces reculades tient dans le changement de nom du nouvel établissement, pourtant largement plébiscité, en particulier par les personnels », explique Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, en charge de la biodiversité. « Nous appelons le Gouvernement et le Parlement à rétablir le texte de compromis obtenu à l’Assemblée nationale, en conservant les quelques ajouts positifs en matière de police de l’environnement validés au Sénat ».