Dans la zone d’exclusion de Fukushima, le nombre d’oiseaux est moindre dans les lieux les plus irradiés, confirme une étude françaisepubliée dans la revue Scientific Reports. Des travaux qui portent sur la dose totale absorbée, et pas sur la dose ambiante comme lors de précédentes études.
Spécialiste mondial des impacts de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) sur la faune sauvage, Anders Møller, du laboratoire «Ecologie, systématique, évolution» (CNRS, université Paris-Sud), a à maintes reprises montré que l’exposition chronique à de faibles doses de radioactivité entraînait une baisse de la biodiversité, une diminution de la fertilité ainsi que de la taille du cerveau chez les oiseaux vivant à proximité de ces sites.
En novembre 2014, ses travaux ont été vivement critiqués par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui doutait de la validité de ses estimations dosimétriques, «point faible pour établir des conclusions robustes». En cause, le fait qu’Anders Møller recourt à des doses ambiantes mesurées par radiamètre portatif, ce qui ne reflète que la dose externe d’exposition des animaux.
La dose interne, à savoir la radioactivité qui émane des radionucléides absorbés par l’animal (respiration, alimentation, absorption par la peau, transfert maternofœtal, etc.), n’est que rarement pris en compte. Or seule la dose totale (externe + interne), très variable d’une espèce à l’autre, ou au sein d’une espèce selon son stade de vie, permet de mesurer l’exposition réelle, jugeait l’IRSN.
Autre reproche, la «non-prise en compte de l’hétérogénéité spatiale de la contamination radioactive de l’environnement» pour les espèces dont l’aire de vie est de grande surface (encore plus lorsqu’elles sont migratrices) «introduit de fortes incertitudes» sur le recours aux doses ambiantes, ajoutait-il…
Suite de l’article de Romain Loury / Journal de l’environnement : ici