Sable blanc, palmiers et transats: la pointe Denis est la destination préférée des Librevillois pour le week-end. Ce bout de presqu’île situé à l’extrémité nord du parc national de Pongara était aussi la destination de centaines de tortues luth qui, après une migration de plusieurs milliers de kilomètres depuis la Guyane ou le Brésil, y avaient installé leur nurserie.
Chaque année, de septembre à avril, jusqu’à 2.500 nids se côtoyaient sur les 5km de plage de la façade Atlantique. Nombre de touristes veillaient jusque tard dans la nuit pour observer les femelles venir creuser un trou dans le sable et y déposer leurs précieux œufs.
Mais aujourd’hui, les tortues arrivant sur les plages gabonaises ne retrouvent plus leur coin de sable: ces cinq dernières années, l’océan a gagné plus de 100 mètres sur la terre, grignotant la côte dix fois plus rapidement que lors des décennies précédentes.
«En moins de dix ans, le nombre de tortues venant pondre dans la baie a chuté de plus de 50%, estime François Boussamba, militant de l’ONG Aventures sans frontières (ASF). S’il n’y a plus de plage, nous perdrons les tortues marines ».