« Il y a une démagogie coupable à ignorer les alertes écologiques au nom du confort et du pouvoir d’achat des Français »
Les deux scientifiques affirment, dans une tribune au « Monde », que les coûts de santé publique engendrés par les pollutions agricoles et industrielles dépassent de beaucoup les gains de pouvoir d’achat par lesquels on les justifie. Ils en appellent à en finir avec la procrastination, qui « sauve l’existant en sacrifiant l’avenir ».
L’écologie, souvent confondue avec un mouvement politique, est avant tout la science qui étudie les liens unissant les organismes vivants à leur milieu. La punition, c’est ce qui nous abîme quand nous agissons mal : l’écologie scientifique montre ce qui nous punit aujourd’hui.
Nos engrais phosphatés sont trop riches en cadmium, trois fois supérieurs aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et ce métal lourd toxique contamine nos aliments. La moitié des Français sont surcontaminés, avec des conséquences rénales, hépatiques, osseuses (un tiers des problèmes d’ostéoporose en France viendraient de là) et des cancers (dont celui du pancréas, qui progresse de 3 % par an). Les pesticides polluent les aliments et les eaux : meilleure est la détection des résidus, moins il reste de régions « épargnées ». On les retrouve aussi dans l’air qu’on commence à tester, même en ville : après les Pays de la Loire et l’Hérault, La Rochelle sonne l’alarme.
Car les pesticides nuisent : la santé des agriculteurs en est l’indicateur évident. Ils présentent 54 % de lymphomes plasmocytaires et 20 % de myélomes multiples de plus que la moyenne française, selon la cohorte Agrican ; à 55 ans, c’est 13 % de maladie de Parkinson en plus…
Lire l’article complet dans Le Monde daté 22 août 2024
Photo : depositphotos.com/fr