New York, le 19 juin 2023 :
High Seas Alliance félicite les États qui se sont réunis aujourd’hui au siège des Nations Unies pour adopter formellement le nouveau traité sur la haute mer destiné à protéger la vie marine, après avoir manqué de temps lors de la finalisation des négociations début mars.
Chaque État va maintenant devoir ratifier le traité au moyen de ses propres procédures juridiques. Le soixantième pays à le faire lancera un compte à rebours de 121 jours au bout duquel cet accord mondial entrera dans le droit international.
« Nous félicitons les États qui, en adoptant formellement ce traité historique, ont fait aujourd’hui un pas de plus en vue de son application en mer. Chaque État doit désormais le ratifier au plus vite afin qu’il entre en vigueur et que nous puissions protéger notre océan, renforcer notre résilience au changement climatique et préserver les vies et les moyens de subsistance de milliards de personnes », déclare Rebecca Hubbard, directrice de High Seas Alliance.
Le traité sur la haute mer fournit le premier cadre juridique international permettant de protéger cette vaste zone de l’océan située au-delà des eaux nationales de chaque pays. Bien que la haute mer couvre la moitié de la planète, seul 1 % est protégé à l’heure actuelle. Une fois entré en vigueur, le nouveau traité introduira des études régulières de l’impact des activités humaines sur cet environnement marin, assurera un partage juste et équitable des bénéfices des ressources génétiques qu’on y trouve, renforcera la capacité des pays à mettre en œuvre l’accord et permettra la création d’aires marines protégées. C’est un outil essentiel si nous voulons atteindre l’objectif de protéger au moins 30 % de terre et de mer d’ici 2030 (30×30). Or, cet objectif établi par le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal en décembre 2022 est, selon les scientifiques, le niveau minimum de protection nécessaire pour assurer la bonne santé de l’océan.
« Avec ce traité, nous disposons d’une occasion historique de protéger notre océan contre une surexploitation toujours plus virulente. Il est essentiel de le ratifier au plus vite pour le bien de toute vie sur Terre », conclut Hubbard.
Citations des membres de High Seas AllianceChris Thorne, de la campagne Protect the Oceans de Greenpeace, a déclaré : « Ce traité est une victoire pour toutes les formes de vie sur Terre. Les gouvernements qui l’ont adopté doivent maintenant le ratifier de toute urgence et commencer à mettre en place de vastes sanctuaires océaniques en haute mer. Les données scientifiques sont claires : nous devons protéger 30 % des océans d’ici à 2030 pour leur donner une chance de se rétablir et de prospérer.
« 2030 se profile à l’horizon et l’ampleur de notre tâche est considérable. Moins de 1 % de la haute mer est protégée. Des millions de personnes du monde entier ont réclamé des changements et, ensemble, nous sommes parvenus à cet accord historique, mais il nous reste encore beaucoup à faire.
« Nous nous engageons à réaliser le 30×30. Nous travaillerons jour et nuit pour que ce traité soit ratifié en un temps record et que les sanctuaires océaniques préservés de toute activité humaine destructrice couvrant 30 % des océans deviennent une réalité d’ici à la fin de la décennie.
Lisa Speer, directrice du programme international sur les océans au Natural Resources Defence Council (NRDC), a déclaré : »Aujourd’hui, les pays ont officiellement adopté ce qui est un traité révolutionnaire pour la conservation des océans à l’échelle mondiale. Nous appelons les pays à ratifier rapidement le traité et à mettre en place le cadre institutionnel solide nécessaire à sa mise en œuvre. Nous les exhortons également à préparer le terrain pour mettre en place la première série d’aires marines protégées entièrement et fortement protégées qui seront créées en vertu du nouveau traité lorsqu’il entrera en vigueur. Il n’y a pas de temps à perdre. »
Matthew Collis, vice-président adjoint chargé des politiques à l’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) a déclaré : « Pour les baleines, les requins et les tortues qui traversent les océans, jusqu’au plus petit plancton dont dépend toute la vie marine, IFAW se réjouit de voir les nations se rapprocher de la concrétisation de ce nouveau traité et des protections qu’il peut offrir. Les gouvernements doivent maintenant ratifier le traité sans délai ».
Nichola Clark, responsable de la gouvernance des océans, The Pew Charitable Trusts, a déclaré : « L’adoption officielle aujourd’hui du traité sur la haute mer par les États membres des Nations unies représente une étape importante dans les efforts déployés par la communauté internationale pour protéger 30 % de nos océans d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif mondial, nous devons protéger les eaux situées au-delà des juridictions nationales. Nous demandons instamment aux dirigeants mondiaux de poursuivre sur la lancée de ce traité historique et d’ouvrir la voie à la création de la première génération d’aires marines protégées en haute mer. »
Flora McMorrin, directrice des campagnes de RISE UP, a déclaré : « RISE UP se réjouit de l’adoption officielle du traité sur la haute mer. Les gouvernements doivent maintenant agir rapidement pour le ratifier, afin qu’il entre en vigueur et contribue à la sauvegarde des océans, dont dépend notre survie ».
Fabienne McLellan, directrice générale d’OceanCare, a déclaré : « Avec l’adoption aujourd’hui de l’accord BBNJ, les gouvernements ont fait un pas important vers la protection des océans, le renforcement de la résilience au changement climatique et la prévention et le traitement proactif de la pollution transfrontalière. Il appartient maintenant aux gouvernements de saisir cette occasion et de concrétiser tous leurs engagements relatifs aux océans en signant et en ratifiant le traité dès que possible. Ce traité peut changer la donne pour les océans et pour nous tous, qui en avons désespérément besoin. L’état des océans est catastrophique, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’échouer. »
Source :