Les 19 et 20 novembre une centaine d’associations soutiendront sur le terrain l’abolition de la corrida portée par la PPL soumise au vote à l’Assemblée nationale le 24 novembreDans la continuité des campagnes associatives nombreuses et répétées demandant la fin de la corrida en France, l’interdiction d’accès aux arènes aux mineurs ou encore la fermeture des écoles taurines, le député REV Aymeric Caron, fidèle à ses valeurs et engagements, a déposé avec le groupe LFI-NUPES une proposition de loi (PPL) d’abolition de la corrida en France. Celle-ci est soutenue par plus de 130 associations de défense des animaux, regroupées sous un même collectif: Ensemble pour l’abolition (voir les associations membres sur le site du collectif), et s’inscrit dans le processus législatif dans la niche parlementaire de La France Insoumise. Les 19 et 20 novembre, ces associations de défense des animaux organisent une action coordonnée nationale dans plus de quarante villes de France pour soutenir cette proposition de loi, qui sera soumise au vote le 24 novembre (voir détails à la fin de ce communiqué).
Cette PPL a des chances d’être votée favorablement, étant donné que cette cause est transpartisane. Des députés de tous bords politiques ont d’ores et déjà annoncé qu’ils la soutiendraient. Le gouvernement, de son côté, continue à soutenir ad nauseam la « tradition », comme si une pratique devait être perpétuée, aussi cruelle soit-elle, juste parce qu’elle l’est depuis longtemps… Heureusement que notre société ne base pas tous ses raisonnements sur celui-ci. Nous rappelons que 87 % des Français sont favorables à l’abolition de la corrida (sondage IFOP/FBB de février 2022).
Mais une niche parlementaire a une subtilité : les PPL proposées par le parti concerné n’ont qu’une journée pour être votées. Si le temps manque pour arriver au bout du processus, elles sont purement et simplement abandonnées. Nos associations ont sur ce point précis le souvenir amer de celle portée par Cédric Villani en 2020, qui en seconde position n’avait pu être qu’introduite…
La corrida bénéficie d’une dérogation locale à la torture des animaux… C’est dire à quel point ce spectacle morbide est cruel et peut être choquant, d’autant plus pour des personnes sensibles telles que les enfants. C’est pourquoi nos associations soutiennent de longue date l’interdiction de l’accès aux corridas par les enfants et toute personne mineure. Nous demandons également la fermeture des écoles taurines, dans lesquelles plusieurs enquêtes de One Voice ont été menées pour dénoncer la violence perpétrée sur les jeunes taureaux par des élèves mineurs encouragés et entraînés à tuer des êtres vivants sentients, au détriment de leur équilibre psychique.
Nos actions collectives sur le terrain, la sensibilisation de l’opinion à la réalité de ce qu’est la corrida, la dénonciation des faux-semblants, ont déjà permis que moins de spectateurs se rendent dans les arènes pour voir le sang couler. Depuis des semaines, des militants de nos associations sont particulièrement mobilisés sur ce sujet, et des centaines de personnalités ont déjà affiché leur soutien pour la fin des corridas en France.
Les 19 et 20 novembre prochains, une quarantaine d’actions sur le terrain sont organisées partout en France. Une vingtaine par One Voice dans le cadre de son action nationale coordonnée et Alliance Éthique sous la bannière de son collectif Stoppons la Corrida; ainsi que leurs partenaires d’Ensemble pour l’abolition, de la REV (Révolution Écologique pour le Vivant) et du Parti Animaliste dans une vingtaine de villes supplémentaires!
À Paris, une action à fort impact visuel est organisée avec la participation de Peta.
Et le 24 novembre à Paris, jour du vote, nos associations soutiendront une fois encore la PPL devant l’Assemblée nationale à l’heure méridienne.
L’Assemblée nationale débat mardi d’un texte porté par l’ancien journaliste Aymeric Caron, député de la Nupes, qui souhaite rendre illégale la corrida au nom du bien-être animal. La majorité ne veut pas donner de consigne de vote, au risque de voir la mesure adoptée.
Le débat a été lancé mardi 25 octobre, dans la matinée, lors de la réunion de groupe des députés macronistes à l’Assemblée nationale. D’après les informations de franceinfo, il n’y aura pas de consigne sur cette proposition de loi du député Aymeric Caron (Nupes) visant à interdire la corrida mais une liberté totale de vote. « Je ne me vois pas tordre le bras à un collègue du Gers ou des Landes », confie un haut stratège, pour ménager les susceptibilités. Conséquence : plusieurs députés Renaissance sont prêts à voter pour l’interdiction, même si elle est proposée par un député de la Nupes. « S’ils estiment que les alliés sont à La France Insoumise, très bien », ironise un ministre, fou de rage.
Car au gouvernement, les violons ne sont pas vraiment accordés. Il y a deux camps. Quelques-uns gênés par le sujet et surtout d’influents ministres pro-corrida. Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture ou Geneviève Darrieusecq, ministre déléguée en charge du Handicap, élue des Landes et ancienne maire de Mont de Marsan. Preuve que le clivage est éthique, culturel, et aussi géographique.
À tel point que le gouvernement ne donne pas de consigne non plus. Et hésite même sur le nom du ministre appelé à siéger au banc. Le garde des Sceaux en a très envie. Mais Franck Riester – qui s’occupe des relations avec le Parlement – pourrait représenter l’exécutif pour simplement délivrer un avis de sagesse. Et donc s’en remettre à l’appréciation des députés avec toutes les chances que le texte soit adopté.
« Du pétrole pour le Rassemblement national »
« Ça va aboutir pendant ce quinquennat »,
nous assure un député macroniste. Un ministre regrette une interdiction « avant tout symbolique » et « sans grand progrès pour le bien-être animal ». D’autres s’inquiètent des conséquences politiques : « Si vous voulez conforter Ménard, Aliot et consort, vous faites ça ! », s’emballe un membre du gouvernement.
Même à gauche, il y a des craintes. « Les positions anti-corrida sont du pétrole pour le Rassemblement national », fustige un député socialiste. En clair, une interdiction pourrait participer à la montée du RN, la tauromachie étant considérée à l’extrême droite comme une tradition ancestrale.
Source : France Info