C’est le grand cétacé le plus menacé du globe avec seulement 450 individus. Les spécialistes sont formels, l’incroyable géant pourrait rejoindre le dodo sur la trop longue liste des espèces disparues d’ici 20 ans si nous ne prenons pas des mesures à la hauteur de l’enjeu.
Avec sa cousine la baleine franche australe, elle partage une silhouette à nulle autre pareille, impossible de les confondre. Massive, la baleine arbore sur la tête et notamment autour des yeux de surprenantes excroissances calleuses, de couleur blanchâtre, souvent envahies de puces de mer. Ces dernières forment un motif qui, telle une carte d’identité est unique à chaque individu.
Si elle fut longtemps chassée pour sa graisse, jusqu’à ce qu’il ne reste que 60 individus au début du 20ème siècle, la géante qui avait remonté la pente jusqu’à afficher une population de plus de 500 individus fait aujourd’hui face à d’autres menaces.
Nageant la gueule grande ouverte pour attraper sa nourriture, elle se prend souvent dans les cordages reliant les casiers destinés à attraper crabes et homards le long des côtes atlantiques. En effet, le bouleversement climatique a modifié la zone de répartition des copépodes, sa nourriture principale. Alors qu’elle venait auparavant mettre bas dans le golfe du Maine, désormais elle doit remonter jusqu’au Saint-Laurent, dans un environnement totalement nouveau où les pêcheurs ne sont pas habitués à la présence de ce géant.
Elle peut alors nager ensuite des semaines en traînant ce fardeau jusqu’à ce qu’épuisée elle se noie. Les collisions avec des bateaux sont également responsables de nombreux accidents.
Des mesures doivent aujourd’hui être prises pour sauver cette géante, en réduisant l’impact de la pêche et de la navigation, via une surveillance acoustique des cétacés mais aussi la mise en place de nouveaux casiers dénués de cordages.
Source : Smithsonian / Disney nature