La disparition des abeilles et autres pollinisateurs tue prématurément 500 000 personnes dans le monde d’après une récente étude. La diminution du travail de pollinisation de ces insectes, nécessaire pour les trois-quarts de l’alimentation mondiale, vient perturber les régimes alimentaires à l’échelle du globe, ce qui impact considérablement notre santé.
La pollution de l’air est responsable de 9 millions de morts par an dans le monde. Un chiffre inquiétant, qui ne doit pas cacher une autre réalité responsable de milliers de morts chaque année : le déclin des abeilles et autres pollinisateurs. Selon une étude publiée le 14 décembre 2022 dans la revue Environmental Health Perspectives et repérée par le média Reporterre, la disparition progressive de ces espèces est responsable de la mort prématurée de près de 500 000 personnes par an. En cause, l’impact de ce déclin sur notre alimentation à l’échelle mondiale. La revue Géo explique que les trois quarts des cultures agricoles du monde dépendent du transport naturel de pollen par des insectes – abeilles sauvages, guêpes, bourdons, syrphes, papillons, etc. – ou par d’autres animaux tels que les chauves-souris. “Le déclin à la fois de l’abondance et de la diversité de ces pollinisateurs a d’ores et déjà commencé à faire chuter la productivité de l’agriculture.” Ce qui réduit progressivement la quantité de fruits et de légumes dans les régimes alimentaires et donc augmente les victimes de maladies comme les AVC, les accidents cardiaques, le diabète et certains types de cancers.
Un impact inégal
Pour réaliser leur étude, les scientifiques se sont penchés sur les données de productivité et de rendement provenant de centaines de fermes, notamment au Honduras, au Népal et au Nigeria, où les cultures sont très différentes. Résultat, “au Honduras, la valeur économique de la production agricole est 12 % inférieure à celle qu’elle devrait être si les pollinisateurs étaient abondants. Au Nigeria, cette perte atteint 17 % et au Népal 31 %”, relate Reporterre. À l’échelle du globe, la perte des pollinisateurs a provoqué une diminution de la productivité de l’ordre de 3 % des légumes et jusqu’à 5 % pour les fruits et les noix. Ce qui expliquerait “environ 1 % de l’ensemble de la mortalité humaine sur la planète – soit 427.000 décès chaque année”, ajoute Géo, avec un impact inégale suivant le contexte socio-économique. Les plus affectés sont : les pays dont la richesse est considérée comme intermédiaire (Chine, Inde, Russie), les populations les plus pauvres des pays aisés et les pays pauvres qui perdent le plus de rendement à cause de la disparition des pollinisateurs….
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