En Nouvelle-Zélande, le kiwi (photo AFP) est un peu l’animal totem d’une nation aussi timide que cet oiseau incapable de voler. Un peu comme le koala pour les Australiens ou le panda pour les Chinois. Oui, mais voilà, cette espèce endémique à la région est gravement menacée. De millions d’individus au début du XXème siècle, les populations de kiwi sont tombées à 68 000 spécimens ces dernières années, soit un déclin démographique de 2% des effectifs par semaine, en raison des nombreux prédateurs introduits par homo sapiens (chiens, chats, rats, opossums) et de la circulation automobile, décrit ce vendredi le Guardian.
Pour répondre à cette crise nationale, la coalition travailliste au pouvoir a donc décidé en mai d’augmenter le budget du département de conservation pour dix ans afin d’éradiquer les «nuisibles» responsables de la disparition des kiwis. Mais, problème, dans un des pays où l’on compte le plus d’animaux de compagnie par habitant, les prédations des chiens et chats domestiques restent taboues. «Protéger le kiwi en Nouvelle-Zélande est aussi vital que protéger l’orang-outang de Bornéo, le tigre de Sumatra en Indonésie ou le panda en Chine. Si l’on perd ces espèces, cela n’aura pas d’incidences sur notre quotidien mais ce sera tout de même une perte pour l’humanité», déplore Paul O’Shea, directeur de l’association Kiwis for Kiwi. A moins que les Néozélandais se saisissent à temps de cette nouvelle cause nationale…Libé 1er juin