Elle est commune dans les jardins, figure parmi les espèces d’oiseaux les plus faciles à identifier. Sa robe blanche et noire, classique, élégante, dénote au milieu de l’herbe verte. Si elle est facilement identifiable, elle est aussi facilement critiquable : elle est voleuse, fait du bruit, dérobe la nourriture des petits oiseaux, en voir un nombre impair porte malheur. Bref, la pie n’a pas une réputation d’ange.
La pie bavarde, Pica pica, – la plus commune – est un corvidé : elle fait partie de la famille des corbeaux. « Elle est ultra adaptable, ce qui veut dire qu’elle peut vivre à peu près partout, sauf au niveau des pôles », raconte Agatha Liévin-Bazin, éthologue, qui a pris la pie pour emblème (lire son entretien, dans ce numéro). Elle est tombée sous le charme de l’oiseau noir et blanc en stage d’été à Maisons-Alfort, en région parisienne, dans un centre de soins pour la faune sauvage. « Il y avait des petites pies qu’on essayait de ne pas trop approcher pour ne pas qu’elles s’habituent à l’humain. Mais elles étaient vraiment trop mignonnes, elles s’apprivoisaient très vite. Elles m’ont touchée. »
Alors, ça porte malheur ?
Goéland des villes, elle mange de tout : invertébrés, fruits, animaux morts, œufs. “Et nos frites”, ajoute la vulgarisatrice scientifique, en souriant. Avant de préciser : “Elle s’acclimate très bien à la présence des humains.”
Elle est un oiseau social à plusieurs niveaux. Adolescents, les spécimens vivent en groupes. Une fois adultes, adieu les comparses et bienvenue la vie de couple exclusive ! « C’est pour ça que, quand les gens disent que “voir cinq pies porte malheur”, je leur réponds qu’ils ne prennent pas beaucoup de risques, elles sont toujours par deux », rigole Agatha Liévin-Bazin.
Mauvaise réputation
« Elle est chassée, persécutée. Elle est victime d’idées reçues. En particulier, on entend qu’elle tue les petits oiseaux. Mais c’est faux ! », s’emporte Agatha Liévin-Bazin. L’éthologue explique que la pie qui se nourrit d’œufs de petits oiseaux n’est pas un risque pour lesdites espèces. « Il y a plus de proies que de prédateurs, c’est le fonctionnement classique d’un écosystème. » Idem pour son attirance irréfrénée pour tout ce qui brille, il s’agit, là encore, d’une idée reçue….
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Photo : Zéphyre / Zdeněk Macháček (Unplash)