Communiqué de presse de l’IFAW
Les pangolins, espèce animale la plus trafiquée au monde, étaient cette semaine sous les projecteurs en Afrique du Sud.
À l’occasion de la réunion inaugurale du Groupe de travail du pangolin d’Afrique, 40 experts venus des quatre coins du monde, des scientifiques aux soigneurs en passant par des représentants des ONG et des forces de l’ordre, se sont rassemblés pour se pencher sur les menaces qui pèsent sur le « fourmilier écailleux ».
« Au moins un million de pangolins ont été victimes du trafic au cours des dix dernières années », explique Carson Barylak, représentante d’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux – www.ifaw.org) lors de la réunion. « À ce titre, le pangolin est considéré comme l’animal le plus trafiqué au monde. »
« Un nombre croissant de pangolins d’Afrique est capturé par des contrebandiers et expédié dans des pays comme le Vietnam ou la Chine où leurs écailles sont utilisées par la médecine traditionnelle. Tout au long de leur transport, ils peuvent être victimes de pratiques d’une effroyable cruauté. »
Les huit espèces de pangolins sont réparties entre l’Afrique et l’Asie et sont classées comme vulnérables ou en danger critique sur la liste rouge de l’UICN, bien qu’on sache peu de choses sur l’état réel des populations. Ces mammifères principalement nocturnes sont dotés d’écailles prisées dans la fabrication de préparations prescrites par la médecine traditionnelle. Robustes, elles leur permettent de se protéger de tous leurs prédateurs, à l’exception des humains.
Le Dr Ray Jansen, organisateur de la conférence et professeur à l’université de technologie Tshwane, déclare : « Cette première réunion nous a permis de rassembler autour d’une même table des experts et des scientifiques du monde entier, et ainsi de mettre en commun des informations souvent inédites sur le comportement, l’écologie et l’élevage des pangolins. »
« Cette conférence s’est avérée être un franc succès et ouvre de nouvelles perspectives en matière de conservation des pangolins. »
Mme Barylak souligne qu’IFAW a prévu de mettre à profit les partenariats noués lors de la réunion pour renforcer la protection des pangolins dès que l’occasion se présentera.
Brassant quelque 17 milliards d’euros par an et figurant parmi les activités criminelles les lucratives au monde, le trafic d’espèces sauvages est un crime dangereux et nuisible au même titre que le trafic de stupéfiants, la traite d’êtres humains, le trafic de pétrole et la contrefaçon.
« Qu’il s’agisse d’un éléphant tué pour son ivoire, d’un rhinocéros abattu pour sa corne, ou d’animaux moins connus comme le pangolin, le massacre et le trafic d’animaux sauvages et de leurs parties à des fins lucratives est inacceptable. IFAW s’engage à trouver des solutions à ces crimes », conclut Mme Barylak.
Dans le cadre d’une initiative internationale visant à renforcer les capacités de lutte contre ce trafic, IFAW forme les forces de l’ordre à la prévention du trafic d’animaux sauvages dans plusieurs pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Océanie et des Caraïbes. Notre organisation a signé un mémorandum d’entente avec INTERPOL, le tout premier signé entre le Programme sur la criminalité environnementale d’INTERPOL et une ONG. Les deux organisations ont collaboré sur de nombreux projets depuis 2005, et notamment en 2012 lors de la plus grande opération de lutte contre le trafic d’ivoire jamais menée par INTERPOL.