Dans une tribune publiée dans Le Monde, un collectif de chercheurs et de personnalités presse l’Union européenne de maintenir le #loup comme espèce « strictement protégée ». La SNPN, par la voix de son président Rémi Luglia, s’est joint à cet appel.
« Faire du loup le bouc émissaire des difficultés économiques des éleveurs, c’est à la fois ne pas s’attaquer aux causes de ces dernières et menacer la protection de l’environnement. »
La question de la préservation du loup est cruciale, non seulement pour la protection d’une espèce emblématique, mais aussi pour l’équilibre de nos écosystèmes. Cette tribune rappelle que la solution de déclassement du niveau de projection du loup ne repose sur aucun argument scientifique et ne résoudra pas les difficultés des éleveurs. Par ailleurs, le collectif souligne l’importance des mesures de cohabitation durable, qui ont déjà montré leur efficacité sur le terrain, notamment dans les Alpes, où le loup est durablement installé. Sur ces territoires, plus de la moitié des fermes qui ont contractualisé des mesures de protection avec les pouvoirs publics n’ont subi aucune attaque. Selon la Mutuelle sociale agricole, c’est aussi dans les Alpes que l’élevage ovin est le plus dynamique en matière d’installations et de création d’emplois. Bref, une cohabitation est possible, mais pour cela il faudrait une réelle volonté politique…
La SNPN vous invite à lire cette tribune, qui met en lumière des arguments scientifiques solides et des exemples concrets en faveur d’une protection renouvelée du loup en France et en Europe.
Auteurs : Farid Benhammou et Philippe Sierra, géographes, chercheurs associés au laboratoire Ruralités (université de Poitiers), auteurs de « Géographie des animaux. De la zoogéographie à la géopolitique » (Armand Colin, 2024) et cofondateurs du collectif GATO (Géographie, animaux non humains et territoires) ; Mélina Zauber, documentariste.
Signataires : Jean-David Abel, France Nature Environnement ; Marie Amiguet, cinéaste (La Panthère des neiges, César 2022) ; Clara Arnaud, écrivaine ; Isabelle Autissier, navigatrice, présidente d’honneur du WWF France ; Muriel Arnal, One Voice ; Jean-Michel Bertrand, cinéaste (Marche avec les loups, 2024) ; Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ; Lydia, Claude et Emmanuel Bourguignon, microbiologistes, spécialistes des sols ; Marie et Pierre Boutonnet, naturalistes, guides nature à Casa Folgueras (Espagne) ; Denis Chartier, géographe, professeur à l’université Paris Cité ; Bernard Chevassus-au-Louis, association Humanité et Biodiversité ; Patrick Degeorges, philosophe et politiste, Institut Michel Serres (IMS)/Institut des hautes études pour les pratiques et les arts de transformation (Ihepat) ; Renaud de Bellefon, animateur nature et culture ; Yolaine de La Bigne, administratrice et porte-parole de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) ; Cyril Dion, auteur et réalisateur ; Marine Drouilly, biologiste, coordinatrice de recherches pour l’ONG Panthera et université du Cap (Afrique du Sud) ; Maie Gérardot, géographe, laboratoire Ruralités (université de Poitiers) ; Philippe Huet, écrivain et guide ; Jean-Marc Landry, éthologue, Institut pour la promotion et la recherche sur les animaux de protection (IPRA) ; Rémi Luglia, historien, président de la Société nationale de protection de la nature (SNPN) ; Guillaume Marchand, géographe ; Rémy Marion, auteur, conférencier et membre de la Société de géographie ; Valérie Masson-Delmotte, climatologue ; Baptiste Morizot, philosophe ; Marc Mortelmans, journaliste environnement (podcast « Baleine sous gravillon », « Mécaniques du Vivant », France Culture) ; Vincent Munier, photographe et cinéaste (La Panthère des neiges, César 2022) ; Claire Nouvian, fondatrice de Bloom ; Patrice Raydelet, photographe, écrivain et conférencier, fondateur de l’association Le Pôle grands prédateurs ; Estienne Rodary, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement ; François Sarano, océanographe, compagnon du commandant Cousteau et fondateur de l’association Longitude 181 ; Thomas Ruys, président de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) ; François Savatier, journaliste scientifique ; Bertrand Sicard, président de l’Association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs (Ferus) ; Francis Schirck, éleveur ; Sébastien Testa, président de Focale pour le sauvage ; Baptiste Trény, président et fondateur de Créateur de forêt ; Yves Verilhac, naturaliste et ancien directeur de la LPO ; Jean-Louis Yengué, géographe et professeur des universités (université de Poitiers).
Merci de votre engagement aux côtés de la SNPN pour participer à la protection de la nature et de la biodiversité. C’est ensemble, avec conviction et pragmatisme, que nous pouvons montrer la voie vers une coexistence bénéfique pour tous.