La Zambie a provoqué mercredi l’indignation des défenseurs des animaux en annonçant son intention d’abattre 2.000 hippopotames au cours des cinq prochaines années afin de réduire leur nombre jugé excessif dans l’est du pays.
Leur élimination doit débuter en mai au moment de l’ouverture de la chasse, a-t-on appris auprès du ministère du Tourisme.
« Actuellement, la population d’hippopotames dans le parc national de Luangwa Sud est de 13.000, alors que Luangwa ne peut accueillir que 5.000 hippopotames (…) Cela pose un danger pour l’écosystème », a indiqué à l’AFP sous couvert de l’anonymat un responsable du ministère.
La Zambie avait déjà annoncé des projets similaires ces dernières années mais avait à chaque fois renoncé sous la pression de défenseurs de la nature, qui ont à nouveau fait entendre leur voix cette semaine.
L’ONG Born Free a ainsi dénoncé l’argumentaire des autorités.
« Il s’agissait d’abord d’empêcher une épidémie d’anthrax. Puis le niveau de l’eau dans la rivière Luangwa était trop faible. Maintenant c’est à cause d’une prétendue surpopulation. Aucune de ces justifications ne tient la route », a estimé le président de Born Free, Will Travers.
Pour l’ONG, le projet des autorités zambiennes est avant tout motivé par des raisons économiques car les hippopotames vont être vendus sous forme de trophées.
Selon M. Travers, l’abattage des hippopotames pourrait générer près de 3 millions d’euros.
Une entreprise sud-africaine propose déjà un séjour en Zambie avec « un package hippopotames » à 200.000 rands (12.800 euros) pour cinq animaux tués par chasseur, a indiqué l’ONG.
Les hippopotames sont considérés comme des animaux « vulnérables », selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il n’en reste que 130.000 en liberté dans le monde, selon Born Free
Source GEO
Photo Philippe Guerlet