C’est la région de France où les petits mammifères subissent le plus fort taux de mortalité accidentelle. Des solutions existent pourtant.
Les hérissons ne seraient-ils plus les bienvenus en Alsace ? Selon les chiffres de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), c’est dans cette zone du Grand Est que ces petits animaux meurent le plus. « On recense entre 25 000 et 45 000 décès de hérissons en Alsace chaque année », détaille Suzel Hurstel, médiatrice au centre de sauvegarde de la faune sauvage de Rosenwiller.
Alors pourquoi l’Alsace est-elle devenue une terre hostile pour les hérissons ? « La construction de nombreux axes routiers est un problème. Traverser une route pour ces animaux constitue un danger mortel car il est presque impossible pour un automobiliste de l’éviter tant il est invisible », explique Suzel Hurstel.
Des jardins remplis de pièges
Si l’on retrouve beaucoup de cadavres de hérissons sur les chaussées, il est aussi fréquent d’en découvrir dans les jardins. « Il faut expliquer aux particuliers qui jardinent que certaines pratiques sont très nuisibles pour les hérissons comme l’utilisation massive de pesticides et d’anti-limaces », assure la médiatrice.
Autres fléaux : les clôtures rigides au travers desquelles ils se coincent (il faut leur aménager des passages) et les tondeuses à gazons qui les tuent. Pour Suzel Hurstel, « il est aussi important de sécuriser les piscines car de nombreux hérissons s’y noient ». La médiatrice préconise de laisser dans les jardins des endroits sauvages avec des herbes hautes, des tas de feuilles mortes, de branchages, pour que les petits mammifères insectivores y trouvent un abri et de quoi manger.
Selon les données de la SFEPM, 60 % des décès des hérissons sont causés par les activités humaines. « Chacun doit se responsabiliser pour sauver cette espèce qui nous protège notamment des limaces », insiste la spécialiste.
Source Le Parisien