2022 a battu tous les records en terme de fonte de glaces. L’impact sur la chaîne montagneuse des Alpes est “énorme”, selon Christian Vincent, chercheur du CNRS à l’Institut des Géosciences de l’Environnement de Grenoble.
“Ce qui s’est passé en 2022, et particulièrement cet été, est exceptionnel.”
Christian Vincent est chercheur pour le CNRS à l’Institut des Géosciences de l’Environnement de Grenoble. Il étudie depuis plusieurs années les glaciers de la chaîne montagneuse des Alpes. “On connaît bien les glaciers. Ils sont observés dans le cadre de l’Observatoire Glacioclim, financé principalement par le ministère de la Recherche.” Dans la région alpine française, 5 glaciers sont étudiés plusieurs fois par an “depuis 60, 70 ans même”, avec un oeil attentif depuis plusieurs années sur leur altération due au changement climatique.
Les glaciers vont disparaître
Depuis les années 1980, et plus particulièrement le début des années 2000, le réchauffement climatique a commencé à fortement impacter les Alpes. “Les glaciers perdent de leur masse. On l’a observé en France, mais aussi en Italie, en Suisse et en Autriche. Depuis deux décennies, les glaciers ont perdu entre 1m40 et 2 m d’épaisseur de glace par an. Ce n’est pas quelque chose d’uniforme, ni constant dans le temps, mais c’est la tendance depuis 2000.” Par comparaison, ces glaciers ne perdaient qu’entre 20 et 60 cm d’épaisseur par an au cours du 20ème siècle. “L’évolution est très très forte”, constate-t-il. Et cette année a été malheureusement l’année de tous les records. “Entre octobre 2021 et octobre 2022, on estime que les glaciers alpins ont perdu entre 3 et 4 m d’épaisseur de glace. Ils ont perdu entre 5 et 7% de leur volume en une seule année. C’est énorme. On n’a jamais vu ça depuis 70 ans au moins, voire probablement depuis des centaines d’années.”.
Que se passe-t-il donc ? “Les glaciers sont sensibles à deux paramètres : l’accumulation de neige en hiver et la fonte de glace et de neige sur la période estivale, explique Christian Vincent. L’équilibre entre les deux permet au glacier de se maintenir, et de ne pas perdre d’épaisseur.” Or, avec l’augmentation des flux d’énergie en surface terrestre, plus globalement des températures, “la fonte estivale a énormément augmenté”, indique-t-il. En revanche,“l’accumulation de neige, si on regarde depuis plusieurs décennies, en moyenne, ça a peu changé”, ajoute-t-il.
En 2022, cette accélération de la fonte est due, selon le chercheur, aux fortes chaleurs de l’été. “Il y a eu peu de neige pendant la période hivernale. Le manteau de neige a très rapidement disparu pendant l’été, et nous avons eu des canicules à répétition, il y a eu énormément de fonte.”
Désormais, les chercheurs le savent : “la plupart des glaciers alpins vont disparaître”…..
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