C’est un oiseau rare, qu’il essayait de trouver depuis deux décennies. Chris Filardi, un biologiste américain, avait enfin réussi à mettre la main sur un martin-chasseur à moustaches mâle en septembre.
Le scientifique avait alors publié des photos du spécimen et enregistré son cri si caractéristique (quelque chose comme «ko-ko-ko-kokokokokokokoko-kiew», rapporte le biologiste) tandis que l’American Museum of Natural History, pour qui il travaille, avait partagé cette photo du très bel oiseau sur les réseaux sociaux
La polémique vient après. Pour les besoins de sa recherche, le scientifique a ensuite décidé de tuer l’oiseau. Cette décision fait largement débat dans la communauté scientifique. Ainsi, pour le biologiste Marc Bekoff, qui s’est exprimé (en anglais) dans les colonnes du Huffington Post, ce choix est intolérable et on ne peut «tuer au nom de la conservation» : «Quand cessera-t-on de tuer les animaux ? Nous devons sérieusement nous poser la question parce qu’une part trop importante de la recherche implique aujourd’hui trop de sang coulé pour rien.»
De son côté, Chris Filardi assure que la décision de tuer l’oiseau a été validée par ses partenaires locaux aux Îles Salomon. Surtout : mort, l’oiseau serait plus facile à étudier… dans l’objectif de protéger l’espèce entière (il existe vraisemblablement entre 250 et 1 000 martins-chasseurs aux Îles Salomon et en Papouasie-Nouvelle-Guinée).