C’est un processus évolutif bien connu, même s’il existe quelques exceptions : le cerveau des animaux domestiqués se réduit au fil des générations. Ce changement est normalement définitif, estimaient les chercheurs. Mais il ne l’est pas. Les descendants de visons d’Amérique (Neovison vison) de retour dans la nature après s’être échappés des fermes d’élevage européennes, ont récupéré un cerveau quasiment de la même taille que leurs congénères sauvages. Si le phénomène est rare, l’Institut Max-Planck (Allemagne) qui le décrit dans une publication a peut-être trouvé une façon de l’expliquer.
Domestiqués aux Etats-Unis puis échappés des fermes européennes
Durant la domestication, la taille relative du cerveau des animaux concernés se réduit très souvent. En effet, si le gabarit des animaux augmente afin de fournir plus de viande ou de fourrure, celui de leur cerveau diminue de manière relative. Les chercheurs parlent tout simplement de « l’effet de domestication ». « Cela est particulièrement dû à la réduction de la taille relative des régions cérébrales impliquées dans la vue, l’ouïe et l’odorat« , rappelle la nouvelle étude publiée le 5 juillet 2023 dans la revue Royal Society Open Science.
Et si ces animaux s’échappent et retournent à la vie sauvage, la taille du cerveau ne change pas. On évoque alors la Loi de Dollo : une fois qu’une caractéristique est perdue durant l’évolution, c’est définitif. Cependant, des exceptions existent : des cochons retournés à la vie sauvage en Sardaigne ont retrouvé un cerveau plus grand et une plus grande densité de neurones. Une découverte identique a été réalisée sur les dingos, issus de chiens.
Source : Sciences et Avenir