C’est une photo en noir et blanc. Un jeune homme d’origine maghrébine pointe sur sa tempe un pistolet muni d’un silencieux. Il sourit. Mettre en scène son suicide l’amuse – esbroufe de petit caïd. Ce délinquant est bien connu des services de la brigade anticriminalité de Marseille. Loin des trafics d’armes et de drogue, voilà que son visage apparaît dans une enquête menée depuis plusieurs mois par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), la police de l’environnement. Le voyou au silencieux est soupçonné d’appartenir à un réseau qui braconne le chardonneret élégant (Carduelis carduelis), ce passereau si gracieux et coloré dont le chant mélodieux aurait inspiré la musique andalouse.
Jean-Yves Bichaton, chef du service départemental de l’ONCFS dans les Bouches-du-Rhône, brandit un épais dossier, comme une preuve de sa détermination à remonter l’ensemble de la filière. Il explique que les passereaux sont capturés dans la région et en Corse, ou importés d’Afrique du Nord dans les bagages des passagers des car-ferrys et des avions qui arrivent à Marseille. « Ils repartent ensuite pour Paris puis la Belgique, l’une des plaques tournantes du trafic d’oiseaux en Europe, détaille-t-il. Vu l’argent en jeu, jusqu’à 800 euros en moyenne par jour pour un braconnier adroit, il existe forcément un coordonnateur derrière cette chaîne. »…
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