Dans le cadre de l’émission Call to Earth diffusée sur CNN International, le programme met en lumière la Wildlife Forensics Academy (WFA), établie en Afrique du Sud. En mission pour lutter contre le braconnage, la WFA recrée des crimes contre les espèces sauvages dans un entrepôt et apprend aux étudiants et aux gardes forestiers à manipuler les preuves.
Partout dans le monde, les crimes contre les espèces sauvages, notamment le trafic d’animaux et le braconnage, sont en augmentation et constituent une menace majeure pour la biodiversité de la planète. En proposant une formation en criminalistique, Greg Simpson, cofondateur de la WFA, espère augmenter le taux de condamnation : « Il est vraiment important de donner aux gens des compétences pour qu’ils puissent collecter des preuves, qui pourront être utilisées dans une enquête et aboutir à des poursuites judiciaires. »
Selon Simpson, les crimes contre les espèces sauvages sont souvent commis dans des zones reculées, sans témoin, et les premiers intervenants peuvent accidentellement perturber la scène et contaminer les preuves. Par conséquent, le coupable n’est pas attrapé ou puni.
Le centre s’efforce de rendre l’expérience de formation aussi réaliste que possible. Il utilise des animaux grandeur nature, conservés par taxidermie, et certains sont marqués de blessures sanglantes faites à la peinture rouge. Outre les murs et le toit de tôle ondulée, l’entrepôt ressemble à un paysage sec typique, avec un terrain sablonneux et des plantes éparses.
Une fois la scène de crime examinée, les élèves apprennent à analyser chimiquement les preuves dans un laboratoire situé sur place. Les leçons se terminent dans une réplique de salle d’audience où ils s’entrainent à présenter les preuves et à subir un contre-interrogatoire. Phil Snijman, directeur de l’éducation à la WFA et ancien avocat et procureur de l’Etat, explique : « L’objectif du contre-interrogatoire est de tester la crédibilité et la fiabilité des preuves. Si vous n’y survivez pas, le tribunal risque de ne pas les accepter. »
Lancée en 2022, la WFA attire des étudiants de sciences vétérinaires ou biomédicales, et des gardes-faune du monde entier pour ses cours d’une à quatre semaines. Cette année, elle prévoit de former environ 200 personnes. Leita Mkhabela, étudiante en cours de formation et garde forestier de l’unité anti-braconnage Black Mamba, composée exclusivement de femmes, explique : « C’est un problème que nous rencontrons tous les jours. Nous avons un taux élevé de braconnage de rhinocéros. De nombreux braconniers ont été libérés par la justice parce que les gardes forestiers n’avaient pas recueilli suffisamment de preuves. Il est très important qu’ils acquièrent ces connaissances. »
Pour la WFA, l’aide à l’application de la loi est sa mission principale, mais elle espère également sensibiliser aux menaces que représente le commerce illégal d’espèces sauvages et aux raisons pour lesquelles il doit être traité en priorité. Selon Greg Simpson, « c’est une menace pour la biodiversité et pour la santé humaine. Si nous pouvions améliorer les connaissances dans ce domaine, ce serait vraiment précieux. »
Pour en savoir plus sur Call to Earth : https://edition.cnn.com/