Dans quel monde vivons-nous ? Pauvre de nous ! Image et reportage surréalistes…
Des gardes armés veillent en permanence sur ce dernier représentant mâle de son espèce, pour éviter son braconnage.
C’est un poids bien lourd qui repose sur les vielles épaules de Sudan , un rhinocéros blanc du Nord de 42 ans. Dernier représentant mâle de son espèce, le pensionnaire de la réserve Ol Pejeta, au nord du Kenya, doit en assurer la survie. Car si d’autres rhinocéros blancs subsistent au sud, les deux sous-espèces ne sont génétiquement pas identiques. En attendant que le vétéran daigne monter une des trois femelles encore vivantes, et en complément des mesures habituelles de protection, des gardes veillent donc sur lui 24 heures sur 24.
Un dispositif exceptionnel qui vise à protéger Sudan du braconnage dont sont victimes ses congénères, chassés pour leur précieuse corne. Précaution supplémentaire, celle de notre survivant lui a été retirée par les vétérinaires. Une mutilation certainement salutaire à sa survie et à la perpétuation de son espèce. Un émetteur radio a par ailleurs été apposé sous le cuir de l’animal, permettant de le localiser à tout moment.
A l’instar de l’ivoire, la corne de rhinocéros, principalement composée de kératine, est très courue des populations d’Asie du sud-est, qui lui prêtent des vertues médicinales et aphrodisiaques. Le kilo peut se revendre jusqu’à 65.000 dollars, soit 61.000 euros, au marché noir. Le braconnage est désormais sévèrement puni, ceux qui le pratiquent risquant 30 ans d’emprisonnement. Une répression toutefois tardive. Vieille de 50 millions d’années, l’espèce du rhinocéros blanc du Nord a quasiment été éradiquée de la surface du globe par l’homme… en un siècle seulement.
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