C’est l’histoire d’un couple qui voulait changer de vie et qui est en train de changer le monde. Lorsque Charles et Perrine Hervé-Gruyer achètent – en Normandie – une vieille bâtisse entourée d’une vaste prairie traversée par un ruisseau, ils veulent juste cultiver un petit verger pour vivre en autosuffisance et importent les méthodes de la permaculture en France.
Dix-neuf ans plus tard, la ferme du Bec-Hellouin, florissante et performante, est devenue un laboratoire à ciel ouvert qui réconcilie agriculture et nature. On se croirait presque dans un éco-musée consacré au monde paysan d’antan. Et pourtant c’est peut-être ici que se prépare l’agriculture de demain. L’innovation, la recherche et la réflexion sont au cœur du travail accompli dans ce lieu devenu une sorte de référence mondiale. Des scientifiques en ont fait un objet d’études, des centaines de volontaires viennent de très loin pour s’y former.
Bande annonce
Note d’intention de Jean-Étienne Frère
L’endroit est harmonieux. Quelques maisons recouvertes d’un toit de chaume, d’autres de vieilles tuiles, donnent à ce lieu une impression hors du temps. On entend le chant des oiseaux. Quelques animaux profitent librement de l’espace, des vieux outils agricoles traînent le long d’un muret, mais pas l’ombre d’un tracteur. Cent cinquante mètres plus loin, on perçoit juste le souffle du cheval guidé par un homme qui laboure une petite parcelle de terre. Dans la vallée du Bec-Hellouin, à portée de psaumes des moines de la célèbre abbaye, Charles et Perrine Hervé-Gruyer ont réussi le pari fou de créer une micro-ferme d’une incroyable productivité.
Au milieu d’un dédale de petits massifs disposés avec application, Perrine arrange des buttes de terre. Un peu à l’écart, Charles utilise une sorte de fourche très large pour aérer le sol. Sous la serre, deux autres personnes travaillent au repiquage des plants.
Le lieu qu’ils ont investi et transformé reflète leur philosophie de vie. Depuis longtemps, Charles et Perrine anticipent des changements de société importants et tentent d’apporter des réponses constructives. Près de vingt ans après leur installation, le moment est venu de faire avec eux le bilan de leur expérience. Pour cela, il fallait pouvoir prendre le temps de les regarder travailler, d’apprécier les écosystèmes qu’ils ont recréés et d’écouter les scientifiques qui les entourent. Ils ont accepté pour la première fois qu’une caméra s’installe chez eux durant toute une année.
Le goût de la terre est une immersion inédite dans ce lieu à part et un regard sur la démarche visionnaire de ces deux pionniers.
La ligne bleue
Le goût de la terre
Un film écrit et réalisé par
Jean-Étienne Frère
Fabrice Caër
Production
Babel Doc
Stéphanie LeBrun
Montage
Damien Pasinetti
Avec la participation de
France Télévisions
Pôle découverte / sciences
Amandine Picault
Directrice des documentaires
de France Télévisions
Catherine Alvaresse