Les 182 pays membres de la Convention sur le commerce des espèces menacées (Cites) se réunissent à Genève pour établir de nouvelles règles pour protéger les animaux et les plantes.
La présence sur Terre d’une vie foisonnante peut nous sembler évidente, presque triviale. Elle résulte pourtant d’un équilibre extrêmement subtil, sans équivalent dans le Système solaire. Un équilibre que l’humanité met peu à peu en péril, en détruisant les habitats, en acidifiant les océans, en modifiant le climat. En mai dernier, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a rendu un rapport alarmant sur l’effondrement de la nature, pronostiquant la disparition «à brève échéance» d’un million d’espèces animales et végétales dans le monde.
Dans ce contexte tendu, l’exploitation légale des animaux, des plantes ou de leurs produits dérivés (défenses, peaux, écailles, poudres, huiles essentielles, etc.) pour le commerce international, qui ne joue la plupart du temps qu’un rôle marginal dans cette extinction massive du vivant, devient de plus en plus critique. Les 182 pays signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), mise en place en 1975, se réunissent pour deux semaines à partir de samedi à Genève pour leur grande conférence triennale, la 18e du nom. Initialement prévue en mai à Colombo, au Sri Lanka, elle a été reportée et délocalisée en Suisse en raison des attentats djihadistes qui ont fait plus de 250 morts pendant les fêtes de Pâques.
C’est lors de cette «conférence des parties», ou COP, que se décide l’opportunité d’interdire ou de réguler le commerce d’une espèce vivante. Rappelons que l’exploitation de la vie sauvage représente un marché global annuel estimé à plus de 300 milliards de dollars, très largement dominé par l’industrie forestière.
«Chaque espèce a son lot de menaces»
De la sangsue médicinale à l’éléphant, en passant par certains bois exotiques, la convention protège, à différents degrés, plus de 35.000 espèces, dont 85 % de plantes. Les espèces de l’annexe I sont les plus critiques: leur commerce est globalement interdit, sauf rares dérogations. C’est le cas des pangolins (des petits mammifères à écailles) ou de certains rhinocéros. L’annexe II regroupe les espèces qui font l’objet d’un commerce significatif qui pourrait fragiliser l’espèce s’il dépassait un certain seuil. Il fait donc l’objet d’une surveillance permanente et peut s’assortir de quotas, qui sont alors généralement définis par les pays exportateurs eux-mêmes. On y trouve de nombreux reptiles et tortues, pour ne citer qu’eux….
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Illustration : Un rhinocéros noir, un tigre de Sibérie et un pangolin. Photohunter – stock.adobe.com / subinpumsom – stock.adobe.com / Cédric JACQUET / Naturimages