En automne et en hiver, le Pic épeiche se nourrit volontiers de noix qu’il oriente de façon très précise pour les ouvrir, un comportement qui suggère qu’il dispose de capacités cognitives importantes.
L’usage d’outils n’est pas réservé aux primates : plusieurs oiseaux utilisent des objets pour chercher de la nourriture ou fournir de l’eau ou des aliments à leurs petits : par exemple, le Corbeau calédonien (Corvus moneduloides) se confectionne des crochets pour déloger des larves de Cérambycidés qui se cachent dans les interstices du Bancoulier (Aleurites moluccanus), certaines Corneilles noires (Corvus corone) laissent tomber des noix sur les routes pour qu’elles soient écrasées par les voitures (lire Le cerveau et l’intelligence des oiseaux), et le Géospize pique-bois (Camarhynchus pallidus) se sert d’épines de cactus pour extraire les larves et les insectes sous l’écorce des arbustes dans les îles Galápagos (lire L’évolution des espèces : Darwin célébré, Wallace oublié).
Le Pic épeiche (Dendrocopos major) est la plus commune des espèces de la famille des Picidés nichant en Europe. Il est facile à reconnaître avec son plumage blanc et noir et ses sous-caudales rouge vif (lire Identifier les oiseaux du jardin en hiver). Son régime alimentaire est varié, son bec puissant, véritable « ciseau à bois », lui permettant de chercher les larves d’insectes xylophages qui se cachent sous les écorces et dans leurs galeries. Il n’hésite pas à agrandir les cavités (naturelles ou nichoirs) où nichent d’autres passereaux pour récupérer leurs œufs et/ou leurs oisillons afin de nourrir ses propres petits ou les manger directement (lire Pillage des nichoirs par les pics : agrafez du grillage).
La sève des bouleaux et la résine des pins constituent une autre source de nourriture très recherchée : il passe beaucoup de temps à perforer les troncs en alignant de petits trous qui peuvent faire le tour du tronc et qui finissent par cicatriser et former des bourrelets. Il visite ensuite régulièrement ces perforations pour lécher la sève ou la résine qui s’écoule, et en même temps pour consommer les insectes qui s’y sont englués : il s’agit en effet de véritables pièges à insectes, en particulier pour ceux qui remontent le long des troncs. …. Suite sur ornithomedia : ICI
photo : Pic épeiche (Dendrocopos major) mangeant une noix à Bricqueville-sur-Mer (Manche) le 15 décembre 2020. Photographie : Michel Leroux