Un océan de données génétiques, moléculaires, physico-chimiques, microphotographiques… La pêche au plancton effectuée par le voilier Tara, entre 2009 et 2013, sur toutes les mers du globe, vient de connaître sa première traduction scientifique, avec la publication conjointe d’articles dans plusieurs revues prestigieuses, dont le journal Science, vendredi 22 mai. Un aboutissement, pour le consortium international Tara Océans, associant des équipes de chercheurs aux marins de la fondation Tara, qui a choisi de faire de sa célèbre goélette un navire de recherche océanographique à part entière, en même temps qu’un étendard de la défense des mers.
L’expédition s’est attachée à décrire sous toutes ses facettes un monde méconnu, presque invisible : le plancton. « Le plancton, c’est bien plus que de la nourriture pour les baleines, décrit Chris Bowler (ENS, Inserm, CNRS). Ces micro-organismes sont à la base de toute la chaîne alimentaire des océans, mais aussi de mécanismes qui influencent l’ensemble de la planète, comme le cycle du carbone. » Ils représentent 80 % de la biomasse des océans, et produisent par photosynthèse la moitié de l’oxygène que nous respirons.